Le lundi 6 octobre 2025, le Conseil National de Transition (CNT) du Mali a ouvert sa session parlementaire ordinaire d’octobre dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants, des pressions économiques croissantes et une volonté affirmée de refondation institutionnelle.

La cérémonie d’ouverture, tenue dans la Salle Djéli Baba Sissoko du Centre International de Conférence de Bamako (CICB), a réuni les plus hautes autorités du pays, dont le Premier ministre, Général de Division Abdoulaye Maïga, et le Président du CNT, Général de corps d’Armée Malick Diaw. Leur présence conjointe a symbolisé la solidité du lien entre l’exécutif et le législatif dans cette phase cruciale de la Transition.

Dans son allocution inaugurale, le Général Malick Diaw a déclaré : «Le projet de Loi de finances 2026 qui nous a été soumis sera judicieusement analysé, scruté, dans l’intérêt exclusif du peuple malien».

Il a également dénoncé les tentatives d’isolement du Mali : «Ayant tout essayé contre le Mali, ils veulent nous asphyxier économiquement et financièrement en s’attaquant aux camions de transport, aux citernes… Mais le peuple malien reste debout».

Une session de débats

Les travaux parlementaires ont rapidement pris une tournure concrète. Les commissions ont entamé l’examen de la Loi de Finances 2026, avec une attention particulière portée à la rationalisation des dépenses publiques à travers le SIGRH, au soutien aux secteurs productifs comme la CMDT, en voie de restructuration, et un intérêt particulier à l’investissement dans la sécurité et les services sociaux.

Les débats ont également porté sur la réforme du Code Minier, avec revue de la carte minière et révision des contrats ; la réorganisation territoriale dans le cadre de la décentralisation ; l’adoption de textes relatifs à la défense nationale, à la sécurité publique et à la protection citoyenne.

Plusieurs parlementaires ont salué les efforts du gouvernement pour renforcer la souveraineté économique. Un élu a souligné : «La régulation du secteur extractif et la promotion de la valeur ajoutée locale sont des leviers essentiels pour notre indépendance économique».

Hommage à Fatoumata Karim Dembélé, une voix parlementaire s’est éteinte

La session a été assombrie par le décès soudain de la parlementaire Fatoumata Karim Dembélé, survenu le dimanche 12 octobre, en marge des travaux. Figure respectée du CNT, elle s’était illustrée par son engagement en faveur de la justice sociale et de la décentralisation. Une minute de silence a été observée en son honneur. Un collègue a déclaré : «Elle portait la voix des territoires oubliés avec une dignité et une force qui nous obligent à poursuivre son combat».

Une dynamique sahélienne affirmée

La présence de délégations parlementaires venues du Burkina Faso et du Niger a donné à cette session une portée régionale. Le président du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), Dr Mamoudou Harouna Djingarey, a salué la dynamique impulsée par l’Alliance des États du Sahel (AES), qualifiant cette initiative de tournant historique pour l’intégration régionale.

Dans un contexte de guerre hybride multipolaire, le CNT a soutenu les efforts du gouvernement pour encadrer la narration publique. Le président Diaw a averti : «Derrière les attaques terroristes au Sahel, il y a des mains étrangères, suffisamment connues».

Les parlementaires ont appelé à un dialogue apaisé avec les médias, tout en réaffirmant la nécessité de protéger l’intégrité des institutions face aux campagnes de manipulation, notamment dans des affaires sensibles comme celle de Yann Christian Bernard Vézilier, du nom de l’agent secret français mis aux arrêts depuis le 1er août 2025. Un dossier qui embarrasse la France et l’UE.

Une législature crédible et inclusive sous la transition

Cette session parlementaire constitue un test de maturité politique pour le CNT. Elle devra démontrer sa capacité à transformer les ambitions de la Transition en actes législatifs concrets, à travers des débats rigoureux, des arbitrages transparents et une volonté affirmée de servir l’intérêt général.

Malgré les obstacles, le Mali avance, porté par une volonté collective farouche de refondation. La session d’octobre du CNT en est l’expression vivante: celle d’un parlement en action, d’un peuple en éveil, et d’une nation en marche vers sa souveraineté pleine et entière assumée.

Khaly-Moustapha LEYE

Source : L’Aube



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