L’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye a abrité, le vendredi 20 juin 2025, la toute première réunion des ministres de la Défense des États membres de la Confédération des États du Sahel (AES).
Ce sommet inédit, marqué par la présence des ministres en charge de la Défense et des Anciens combattants des trois pays, à savoir : le Général de Corps d’Armée Sadio Camara du Mali, le Général de Brigade Célestin Simporé du Burkina Faso et le Général de Corps d’Armée Salifou Modi du Niger, représente une étape décisive dans le processus d’intégration sécuritaire régionale.
L’objectif de cette rencontre d’envergure était clair : renforcer la coordination stratégique face aux défis communs en matière de défense, de souveraineté et de sécurité, tout en consolidant la solidarité entre les peuples de l’AES. À l’issue des travaux, une motion spéciale a été adressée aux trois Chefs d’État de la Confédération, saluant leur leadership et leur vision commune. Ce geste symbolique envoie un signal fort en faveur d’un engagement accru et partagé pour faire face aux menaces persistantes.
Dans cette motion solennelle, lue par le Général de Brigade Célestin Simporé, les ministres ont exprimé leur détermination à œuvrer activement à l’opérationnalisation de la force unifiée AES, destinée à assurer une réponse militaire concertée aux défis du Sahel. Ils ont également réaffirmé leur attachement aux principes de respect des droits de l’homme, de souveraineté nationale et de solidarité entre les peuples. Un hommage particulier a été rendu aux trois Chefs d’État membres de l’AES, notamment au président de la Confédération, le Général d’Armée, Assimi Goïta, salué pour son rôle moteur dans l’édification de cette nouvelle architecture de défense régionale.
Création et Consolidation d’une Force Unifiée
Dans son allocution d’ouverture, le ministre malien de la Défense, Sadio Camara, a insisté sur l’urgence d’une réponse collective, cohérente et centrée sur les populations. Il a souligné que le véritable défi réside dans la capacité à restaurer durablement l’autorité des États sur l’ensemble de leurs territoires, tout en garantissant la sécurité des citoyens.
De son côté, le ministre nigérien, Salifou Modi, a mis en avant la nécessité d’élaborer des modèles d’intervention adaptés aux réalités locales, fondés sur une mutualisation des moyens et un financement endogène renforcé. Il a plaidé pour une volonté politique partagée comme socle d’une stratégie sécuritaire efficace et souveraine.
Le ministre burkinabè, Célestin Simporé, a salué l’initiative malienne et le travail préparatoire effectué par les experts militaires. Il a mis en exergue les premiers acquis de l’AES, notamment dans la planification et la conduite d’opérations conjointes, preuve de la faisabilité d’une coopération militaire étroite.
Au terme des échanges, plusieurs décisions structurantes ont été actées. Les ministres ont convenu de l’Evaluation régulière des opérations conjointes déjà engagées, la Création et de la Consolidation d’une Force Unifiée de l’AES, l’adoption d’un Protocole additionnel relatif à la Défense et à la Sécurité, ainsi que de la Mise en place d’un Mécanisme de Partage du Renseignement Militaire entre les pays membres. Ces avancées jettent les bases d’une réponse sécuritaire plus coordonnée, plus souveraine et résolument ancrée dans les réalités du terrain sahélien.
La réunion de Bamako marque un tournant décisif dans la Coopération militaire entre les États membres de l’AES. Elle témoigne d’une volonté politique claire de parler d’une seule voix face aux menaces sécuritaires et augure d’une nouvelle dynamique pour la paix, la sécurité et la stabilité dans l’espace sahélien.
Drissa Togola
Source : Le Challenger
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