Fondée sur une logique sécuritaire, l’AES a progressivement affirmé une alternative politique, diplomatique et économique. Le retrait formel de la Cédéao marque une rupture assumée avec les mécanismes d’intégration régionale traditionnels.

Lors d’une rencontre décisive tenue à Bamako le 22 mai 2025, le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Omar Alieu Touray, et les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES ont amorcé un dialogue sur les modalités techniques, juridiques et diplomatiques du retrait. Les sujets abordés : Libre circulation des personnes et des biens, droits de douane, projets en cours dettes envers la Banque d’investissement et de développement de la Cédéao (BIDC).

La coopération sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme, a été réaffirmée comme un domaine prioritaire. Ce dialogue, tenu dans un climat de responsabilité et de fraternité, a permis d’esquisser les contours d’une transition apaisée.

Quels changements concrets ?

Malgré l’expiration du délai, les citoyens de l’AES bénéficient encore temporairement de certains privilèges communautaires : Libre circulation, exemptions douanières et la validité des documents Cédéao. Selon plusieurs sources, ces avantages devraient disparaître progressivement.

Fonctionnaires concernés

Les 135 agents originaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger employés par l’organisation ouest africaine ont reçu leur lettre de fin de contrat, conséquence directe du retrait. Pour cela dès le 30 septembre 2025 leur contrat prendra fin. Des indemnités de 3 mois de salaire de base plus un mois par année d’ancienneté (plafonné à 12 mois) leur ont été accordés.

Face à cette situation, certains envisagent une réorientation vers d’autres institutions régionales ou internationales, tandis que d’autres hésitent à réintégrer les administrations nationales, dans un contexte politique incertain. Le flou persiste quant aux perspectives offertes par l’AES en matière d’emploi régional.

Et maintenant ?

La fin du sursis ouvre une phase de recomposition régionale. L’AES cherche à redéfinir les termes de sa sortie sans renoncer aux bénéfices de l’intégration. Le dialogue reste ouvert, mais les équilibres sont instables.

Une rupture jugée préjudiciable aux populations, risquant d’aggraver leur isolement pour détracteurs. Pour les partisans c’est une opportunité de refondation, plus alignée avec les aspirations souverainistes des États membres.

Face à la complexité du retrait et à ses implications régionales, un sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest  est en préparation, avec pour objectif d’examiner les conséquences du départ des pays de l’AES et d’envisager les scénarios de coopération future. Ce sommet devrait également aborder  les modalités de sortie définitive, les mécanismes de transition et les perspectives de dialogue avec l’AES.

Ousmane Mahamane

Source : Mali Tribune



Lire l’article original ici.

Partager.

bamada.net : Site d'actualités maliennes.

© 2025 Le Republique. Tous droits réservés. Réalisé par NewsBlock.
Exit mobile version