Dans une réaction à Info-Matin, Amadou Aya répond point par point au journaliste Sikou Bah, réaffirmant que le Mali est bel et bien revenu à l’ordre constitutionnel avec l’adoption de la nouvelle Constitution. Selon lui, les conditions politiques, juridiques et sécuritaires actuelles ne permettent pas d’organiser des élections crédibles.
« Le Mali est dans un ordre constitutionnel. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait juridique », soutient Amadou Aya, dans sa réponse aux critiques relayées par le journaliste Sikou Bah d’Info-Matin à la suite du passage du ministre délégué à l’émission Mali Kura Taasira 3.
Pour lui, le retour à l’ordre constitutionnel ne se résume pas à la tenue d’élections à tout prix, mais repose d’abord sur l’existence d’un cadre institutionnel et juridique légitime. Il rappelle à cet effet que la nouvelle Constitution, promulguée par le président de la Transition le 22 juillet 2023, consacre ce retour à la normalité républicaine.
La nouvelle loi fondamentale, selon Amadou Aya, incarne la volonté populaire exprimée à travers les Assises nationales de la refondation (ANR), le Dialogue inter-Maliens (DIM) et les concertations des 28 et 29 avril 2025. Elle prévoit dans son article 190 que « jusqu’à la mise en place des nouvelles institutions, les institutions établies continuent d’exercer leurs fonctions et attributions ».
À ce titre, explique-t-il, le Mali est régi par une norme suprême en vigueur, ce qui suffit pour considérer que le pays est revenu à un ordre constitutionnel, aussi bien de jure que de facto.
À ceux qui accusent le gouvernement de retarder indéfiniment les élections, Amadou Aya oppose une série de réformes structurelles. Cette volonté s’est traduite par plusieurs réformes majeures notamment la création de l’Autorité indépendante de Gestion des élections (AIGE), l’adoption d’une loi électorale, la publication d’un chronogramme électoral détaillé …) témoignant de la bonne foi des autorités de préparer des scrutins fiables.
Cependant, deux facteurs majeurs freinent l’organisation d’élections dans les délais initiaux, la persistance de l’insécurité, en particulier dans le nord et le centre, rendant impossible un scrutin sécurisé et inclusif, l’évolution institutionnelle au sein de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui exige une harmonisation des processus institutionnels et politiques avec le Burkina Faso et le Niger.
Amadou Aya évoque également la dissolution de la Charte des partis politiques et qui ouvre la voie à une profonde refondation du système partisan. Une nouvelle charte des partis politiques, annoncée par le ministre délégué, encadrera la création et le fonctionnement des partis, conformément aux recommandations des concertations d’avril 2025.
De plus, la loi électorale actuelle doit être relue pour la rendre conforme à la nouvelle Constitution. Cela concerne notamment l’élection des membres du futur parlement bicaméral (députés et sénateurs), ainsi que la relecture de l’article 152 sur l’élection présidentielle.
En conclusion, Amadou Aya appelle les Maliens à ne pas céder à l’impatience électorale :
« La priorité aujourd’hui n’est pas d’organiser des élections pour les élections, mais de poser les fondations solides d’un État rénové, stable et durable ».
Il invite toutes les forces vives de la Nation à s’approprier la nouvelle Constitution et à participer, en responsabilité, à la construction d’une démocratie malienne réinventée.
Correspondance particulière
Source : Le PAYS
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