La Cour d’assises spéciale a conclu le 8 juillet à Bamako le procès sur l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Mme Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre des Finances, écope de 10 ans de réclusion criminelle, et l’officier Nouhoum Dabitao de 7 ans. L’ancien ministre Moustapha Ben Barka, l’opérateur économique Sidy Mohamed Kagnassy, Nouhoum Kouma et Amadou Kouma sont condamnés par contumace à perpétuité. L’État réclame aux coupables des dizaines de milliards de francs en réparation.
Après le verdict sur les peines d’emprisonnement, le contentieux de l’État a demandé des condamnations pécuniaires pour les coupables. Issa Aliou Maïga, représentant du contentieux de l’État, revient sur les montants réclamés.
« Sur le volet de l’avion présidentiel, la condamnation au paiement de la somme de 3 320 189 000 francs CFA contre Mme Bouaré Fily Sissoko et Moustapha Ben Barka. La Direction générale du contentieux de l’État demande la condamnation de Mme Bouaré Fily Sissoko, Amadou Oumar, Mohamed Sidi Kagnassy et Nouhoum Dabitao pour le montant de 26 milliards de FCFA représentant la condamnation de l’État. Le paiement de la somme de 15 milliards contre Mme Bouaré Fily Sissoko, Amadou Oumar, Mohamed Sidi Kagnassy ».
Une décision qualifiée d’acharnement
Cette demande du contentieux est catégoriquement refusée par les avocats de Mme Bouaré Fily Sissoko et de Nouhoum Dabitao. Me Dianguina Tounkara, conseil de l’ancienne ministre des Finances, estime que le contentieux du gouvernement n’a pas justifié le préjudice.
« Il y a quelque chose aussi qui relève un peu de l’acharnement, parce que dans cette affaire l’arrêt de renvoi a bel et bien dit qu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel de la part de ma cliente », rappelle l’avocat. « S’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel, pourquoi toutes ces prétentions financières ? », s’interroge le défenseur de Mme Bouaré.
Malgré les arguments de la défense, la Cour a accédé à la demande formulée par le contentieux de l’État, en condamnant les coupables au paiement des frais susmentionnés. La Cour a aussi renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir dans sa demande de réparation de préjudice relativement aux héritiers de Soumeylou Boubèye Maiga.
Source : Studio Tamani
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