La cérémonie d’installation du nouveau gouverneur de la région de Mopti s’est tenue le jeudi 12 juin 2025 dans un climat solennel mais chargé d’attentes. Le général de brigade Daouda Dembélé, officier supérieur de l’Armée de l’Air, a prêté serment dans une région marquée à la fois par les défis sécuritaires, le ralentissement économique et les espoirs d’un renouveau administratif.
Originaire de San, âgé de 53 ans, le général Dembélé n’est pas un inconnu pour les habitants du centre du Mali. Militaire chevronné, il a occupé plusieurs postes de commandement dans la région avant de prendre la tête de l’état-major de l’Armée de l’Air. Nommé gouverneur le 21 mai 2025 par décret présidentiel, il était jusque-là PDG des Aéroports du Mali. Sa carrière mêle rigueur stratégique, expérience du terrain et connaissance fine des dynamiques régionales. Ce profil singulier suscite aujourd’hui de nombreux espoirs parmi les acteurs locaux.
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Dans son allocution après avoir prêté serment, le général Dembélé a évoqué avec gravité les enjeux de sa mission, plaçant la sécurité, la cohésion sociale et la relance économique au cœur de ses priorités. La région de Mopti, longtemps considérée comme un carrefour culturel et agricole, fait face depuis plusieurs années à une situation sécuritaire instable, marquée par les incursions de groupes armés, la fermeture d’écoles, la fragilité des routes et la détresse de certaines populations déplacées.
Le choix d’un militaire pour gouverner cette région n’est pas anodin. À Bamako comme à Sévaré, beaucoup y voient un signal fort. La présence d’un officier supérieur à la tête de l’administration régionale est perçue comme un moyen de restaurer l’autorité de l’État dans les zones les plus exposées. Elle cristallise aussi une volonté de coordination accrue entre les forces armées et les services déconcentrés de l’État.
Dans les rues de Mopti, les avis oscillent entre prudente confiance et attentes fermes. Certains habitants espèrent que l’arrivée du général marquera un tournant dans la gestion quotidienne des dossiers urgents, notamment la sécurisation des axes, le retour des services sociaux de base et la stabilisation des activités économiques, aujourd’hui fragilisées par l’insécurité.
D’autres, plus sceptiques, rappellent que plusieurs gouverneurs se sont succédé sans parvenir à enrayer les dynamiques de violence, souvent liées à l’absence de réponse rapide de l’administration face aux alertes communautaires ou à la lenteur dans la mise en œuvre des projets de développement.
Pour l’heure, les premiers pas du général Dembélé sont observés avec attention. L’installation rapide de son équipe, le contact direct avec les leaders locaux, ainsi que les premières décisions en matière de sécurité intérieure seront déterminants pour imprimer une dynamique nouvelle.
À Mopti, où la population a souvent le sentiment d’être reléguée à la marge du processus de reconstruction nationale, l’arrivée d’un gouverneur expérimenté, ancré dans le tissu local et fort d’une légitimité militaire, pourrait bien créer les conditions d’un regain de confiance. À condition que la parole officielle se traduise vite en actes tangibles.
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