Le Parquet général près la Cour Suprême du Mali a annoncé ce mardi l’ouverture d’une information judiciaire portant sur des faits qualifiés d’une extrême gravité. Selon le communiqué officiel signé par le Procureur général, Mamoudou Timbo, Officier de l’Ordre national, les faits en cause pourraient recevoir les qualifications pénales de faux et usage de faux, d’atteinte aux biens publics à hauteur de plusieurs milliards de francs CFA, de blanchiment d’argent et de complicités diverses.

Des fonctionnaires et des opérateurs économiques dans le viseur

Bamada.net-Le communiqué précise que les personnes mises en cause comprennent des fonctionnaires de l’État et des opérateurs économiques privés. Les agents publics concernés sont principalement ceux ayant eu à gérer les finances publiques liées au budget de la Primature entre 2021 et le 30 novembre 2024. À cela s’ajoutent des fonctionnaires et prestataires impliqués dans la gestion de contrats de marchés passés dans le cadre de la convention de partenariat liant l’Agence de Gestion des Travaux d’Infrastructures et d’Équipements Ruraux (AGTIER) à la Primature.

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Ces soupçons portent sur des irrégularités qui, si elles sont confirmées, mettraient en lumière un système de fraude d’ampleur, mêlant ressources publiques et intérêts privés, au détriment de l’État malien.

Une disjonction des procédures pour une meilleure administration de la justice

Dans son communiqué, le Procureur général explique que le traitement du dossier a conduit à une disjonction des procédures. Prévu par le Code de procédure pénale, ce mécanisme permet de distinguer les volets relevant de la compétence exclusive de la Cour Suprême de ceux qui doivent être instruits par le Pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre la délinquance économique et financière.

Concrètement, la Cour Suprême conservera la charge des poursuites et de l’instruction des faits entrant directement dans son champ de compétence, tandis que les autres éléments de l’affaire seront transmis au Procureur national financier, compétent pour les crimes économiques et financiers.

Des inculpations et mandats de dépôt prononcés

Le 19 août 2025, la Chambre d’instruction de la Cour Suprême a tenu les premiers interrogatoires de comparution. Ces auditions ont conduit à des inculpations, à des notifications de poursuites concernant certains mis en cause laissés libres sous contrôle judiciaire, ainsi qu’à la délivrance de plusieurs mandats de dépôt. Ces mesures marquent l’ouverture effective d’une procédure pénale contre les personnes soupçonnées.

Un procès placé sous le signe du respect des droits

Le Parquet général insiste sur le fait que l’affaire sera conduite dans le strict respect des principes fondamentaux du droit. Le Procureur général rappelle que la présomption d’innocence reste applicable à tous les mis en cause et que l’instruction se fera « à charge et à décharge », avec pour finalité la tenue d’un procès équitable.

Le communiqué souligne également l’engagement de la justice à communiquer de manière régulière avec l’opinion publique, tout en respectant les impératifs de réserve et le caractère secret des poursuites en cours.

Transparence et responsabilité face à l’opinion

En s’adressant à l’opinion nationale et internationale, le Procureur général près la Cour Suprême du Mali, Mamoudou Timbo, a appelé à la compréhension et à l’esprit citoyen de la population, invitant chacun à laisser la justice suivre son cours dans le calme et la sérénité.

Cette affaire, qui touche le sommet de l’État et des milieux économiques influents, constitue un test majeur pour la justice malienne. Elle met en lumière la volonté des autorités judiciaires de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics, un fléau régulièrement dénoncé par la société civile et les partenaires du Mali.

 

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MLS

 

Source: Bamada.net



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