Monsieur le Président de la Transition, j’écris cette lettre avec pleine de tristesse et d’inquiétude face à la destruction et la menace pesant sur l’environnement à cause de l’exploitation illégale de l’or.

Monsieur le Président de la Transition, chers membres du gouvernement, permettez-moi de préciser que je suis un citoyen malien engagé pour la cause environnementale. Comme prévu par l’article 25 de la Constitution en vigueur, chaque citoyen a pour devoir de veiller sur la protection et la préservation de l’environnement. Par la présente, j’ai tenu à attirer, très respectueusement, votre attention sur l’exploitation illégale de l’or à Kayes, Sikasso, Wassolo et plein d’autres localités comme Mandé. Ainsi, cela fait exactement des années durant que je me bats pour cette cause noble, celle de protéger et de préserver un lendemain meilleur aux génération futures du pays, en les léguant cet héritage précieux que demeure notre environnement. De par mes recherches personnelles et les informations distillées sur les réseaux sociaux, je reste persuadé qu’il y a, de nos jours, une urgence d’agir face à l’exploitation illégale de l’or sur l’ensemble du territoire national. D’ores et déjà, j’ai fini par analyser qu’à long, moyen et court terme, les impacts négatifs de ce fléau frappent, si rien n’est fait, ce beau pays. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’adresser ce cri de cœur à vous, Monsieur le Président de la Transition, Général d’Armée Assimi Goïta, ainsi qu’au Premier ministre et à certains membres du gouvernement.

J’ai tenu à faire cette sortie parce que vous, son Excellence Monsieur le Président, avez l’habitude d’inviter les citoyens à dire les problèmes auxquels le pays est confronté, afin qu’il y ait de solution. De nos jours, l’eau du fleuve Djoliba est menacée, de même que celle de Falémé en passant par les cours d’eau de Sikasso et plusieurs autres localités du pays. A cause du phénomène en vogue, des citoyens se plaignent par rapport à la destruction de leurs champs de maïs, de mil, de riz, de végétaux… Ces exploitations illégales constituent un danger pour notre vie, notre santé, notre économie et l’avenir de nos enfants. Il est vraiment dommage qu’elles soient fréquentes alors que le Mali est un Etat de droit. Ce Mali nouveau et refondé que l’on doit est reposé sur l’agriculture, l’élevage et la pêche. Or, à l’allure où vont les choses, si des mesures idoines ne sont pas prises à temps, l’évolution de ces travaux d’exploitation illégale est en train de compromettre tous ces secteurs.  Je le dis pour plusieurs raisons. On ne peut aucunement parler de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche sans parler de l’eau, une ressource précieuse pour la vie, le développement. Ma mission et mon devoir consistent à veiller sur la préservation de ces ressources (eau et environnement), non pas pour causer du tort à quiconque. Je n’indexe que ces Maliens et étrangers qui font ces pratiques au détriment du pays. Ainsi, le Mali s’est doté d’un nouveau code minier. Lequel code a largement défini les conditions et les modalités d’exploitation de nos ressources minières.

Monsieur le Président de la Transition, chers membres du Gouvernement et du CNT, je tiens à préciser que ces pratiquants ne respectent ni les conditions définies par le code minier, encore moins les modalités prévues en la matière. Ils torpillent au quotidien les textes, ruinent l’économie du pays, rongent la terre et les champs par leurs actes compromettants. Ils ont tendance à germer une crise très gravissime sans précèdent : la destruction des ressources aquatiques avec l’usage des produits chimiques, l’obstruction des cours d’eau, l’inaccessibilité des Maliens à l’eau potable.

Monsieur le Général d’Armée, je suis un citoyen malien qui se soucie de l’environnement. Mon Président, je suis simplement un Malien qui se soucie de la fourniture de l’eau potable aux citoyens et de la sauvegarde des cours d’eau en danger permanent. L’heure est grave, voire très grave d’ailleurs. Il faut des mesures fortes, des mesures idoines et pérennes face à ce problème humanitaire constant, répugnant, abominable et désolant. L’heure est grave parce que la sonnette d’alarme a été tirée par la SOMAGEP qui déplore la couleur des cours d’eau en raison de ces exploitations illégales d’or. Des machines sont installées dans ces cours d’eau par les pratiquants. Même si de nombreuses dénonciations ont été faites par les citoyens et les services chargés du domaine, je reste persuadé que vous, Monsieur le Président de la Transition, n’avez pas eu la bonne information sur ce sujet brûlant qui tient à cœur les Maliens. Je sais que votre ambition est la revalorisation du monde agricole.

Mon Président, je vous suggère, de ce fait, l’envoi en mission de vos services techniques spécialisées pour constatation, de visu, les zones de Kéniéba, de Dialafara, de Sikasso, de Wassolo, de Mandé. Cela vous permet non seulement de découvrir la réalité et la profondeur du problème, mais aussi et surtout de stopper l’hémorragie. Mon Général d’Armée, je voudrais également vous suggérer d’instruire les ministres des visites inopinées au sein des différentes zones. Cela vous permettra d’en savoir plus sur ce phénomène. La souveraineté retrouvée, tant clamée et enviée par les citoyens, passe impérativement par une autosuffisance alimentaire. Cela oblige l’Etat à veiller sur l’agriculture, la pêche et l’élevage. Les étrangers qui se livrent à ces pratiques sont en connivence avec certains citoyens. Ce cri de cœur s’adresse également aux membres du CNT qui doivent aussi s’atteler à ce problème. De nos jours, s’il y a une urgence, je dirais que c’est la protection des cours d’eau et de l’environnement. Par la présente, je voudrais respectueusement suggérer au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué de s’autosaisir de ces dossiers en ouvrant une enquête sur la problématique à différents endroits du pays.

Seydou Bocoum, Journaliste, promoteur de SB24TV, citoyen engagé pour la cause de l’environnement

Source : Le PAYS



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