En cette mi-juillet 2025, c’est un goût amer de frustration et d’injustice qui flotte dans l’air. Alors que les jeunes basketteuses maliennes U19, fraîchement couronnées championnes d’Afrique, s’apprêtaient à défendre l’honneur de toute une nation – et même celui d’un continent – à la Coupe du monde de basketball féminin à Brno, en République Tchèque, elles n’ont jamais quitté le sol malien. En cause : un refus de visa catégorique de la part des autorités tchèques. Un incident qui dépasse largement le cadre sportif pour s’inscrire désormais dans le champ de la diplomatie internationale.
Des barrières administratives… ou diplomatiques ?
Bamada.net-À première vue, il ne s’agissait que d’un blocage administratif. Mais très vite, le refus d’octroi de visa s’est transformé en affaire d’État. En effet, les tentatives de la Fédération malienne de basketball (FMBB), avec l’appui des ministères maliens des Sports et des Finances, sont restées vaines. L’ambassade de la République tchèque à Dakar, seule habilitée à traiter les demandes, a exigé que tous les membres de la délégation malienne se déplacent physiquement dans ses locaux au Sénégal. Une exigence impossible à satisfaire, tant pour des raisons logistiques que budgétaires.
Face à cette situation, la Fédération avait pourtant proposé des alternatives raisonnables. L’ambassade d’Espagne à Bamako, agissant comme relais Schengen, s’était déclarée disposée à appuyer le processus. Mais les autorités tchèques ont opposé un refus catégorique, sans justification convaincante. Pire encore, elles auraient évoqué comme obstacle la présence de deux militaires maliens – une entraîneuse adjointe et un préparateur physique – au sein de la délégation. Une explication jugée absurde et discriminatoire par Me Jean Claude Sidibé, président de la FMBB : « Si nous avons des compétences au sein de notre armée, pourquoi devrions-nous les exclure ? »
Le Mali proteste officiellement
Face à ce qu’elle qualifie de « manœuvre inédite de perfidie », la République du Mali a élevé une vive protestation diplomatique. Le lundi 14 juillet 2025, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence Abdoulaye Diop, a saisi officiellement par note verbale son homologue tchèque. À travers ce document diplomatique, le Mali a dénoncé avec la plus grande fermeté cet incident regrettable, qui a privé son équipe féminine – légitimement qualifiée – d’une participation à un tournoi mondial pour lequel elle représentait, au-delà du Mali, tout le continent
africain.
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Dans la même note, le ministère a rappelé aux autorités tchèques leurs obligations en tant que pays hôte d’un événement sportif international, et a exigé des explications officielles sur les raisons de cette exclusion inacceptable. Ce geste, qualifié d’inamical, est en contradiction flagrante avec les principes d’égalité, de respect et d’ouverture que devrait incarner tout organisateur mondial d’un tel événement.
Une exclusion aux allures de discrimination
Le ministère malien de la Jeunesse et des Sports, en parfaite coordination avec la FMBB, a également rendu public un communiqué dénonçant cette manœuvre d’exclusion. « Nous ne sommes pas des invités à cette Coupe du Monde. Nous y sommes qualifiés, en tant que champions d’Afrique », a rappelé Me Jean Claude Sidibé.
Derrière cette décision, de nombreux observateurs voient une dimension géopolitique : une tentative déguisée de marginalisation du Mali sur la scène internationale, alors même que notre pays, malgré les défis, continue d’affirmer fièrement sa souveraineté et son engagement régional.
Honneur sauf, combat à poursuivre
Bien que leur rêve de Coupe du Monde ait été brisé, nos jeunes lionnes U19 n’en sortent que plus fortes. Leur dignité, leur courage et leur mérite sont salués par toute la nation. Le peuple malien, à travers les réseaux sociaux, les médias et les voix officielles, a exprimé une solidarité sans faille envers elles. Ce n’est pas un visa refusé qui fera oublier leur titre de championnes d’Afrique, ni éteindra l’espoir qu’elles incarnent pour toute une génération.
Bamada.net le dit haut et fort :
Le Mali ne pliera pas. Ses sportives, ses talents, sa jeunesse valent bien plus que des murs bureaucratiques. Cette affaire doit servir de réveil pour les institutions sportives internationales, notamment la FIBA, qui doit désormais s’assurer que tous les pays qualifiés aient effectivement accès aux compétitions, sans discrimination.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net
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