Nommé il y a quelques jours par le président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço, comme Envoyé spécial pour le Sahel, le président burundais Évariste Ndayishimiye s’est entretenu lundi soir par téléphone avec le chef de la transition malienne, le général Assimi Goïta, pour évoquer la situation dans la région, a appris APA.
Dans un message publié à l’issue de cet échange, Évariste Ndayishimiye a qualifié la conversation de « fructueuse et conviviale », soulignant qu’elle s’est déroulée « dans un climat de confiance mutuelle » et a porté sur « la situation au Sahel ».
Sa nomination, annoncée officiellement par l’UA dans un communiqué, s’inscrit dans une dynamique de rapprochement engagée par João Lourenço avec les pays sahéliens membres de la Confédération des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger — suspendus de l’organisation continentale après des coups d’État mais confrontés à une crise sécuritaire majeure.
João Lourenço avait déjà contacté début juillet le général Abdourahamane Tiani, président de la transition au Niger, et envoyé en juin son ministre des Affaires étrangères, Tete António, en mission dans les trois capitales sahéliennes pour relancer le dialogue. À cette occasion, l’Angola avait qualifié la situation dans la région de « véritable urgence continentale » nécessitant une mobilisation collective contre le terrorisme.
Le mandat d’Évariste Ndayishimiye consiste à intensifier les contacts avec les autorités de transition, les acteurs régionaux, la société civile et les partenaires internationaux pour « favoriser le dialogue, construire un consensus et promouvoir des stratégies globales vers une paix durable ».
Cette démarche vise à surmonter les divisions entre l’UA et l’AES, ces derniers ayant dénoncé leur marginalisation après avoir été exclus d’un sommet de l’UA en 2025 sous la présidence de Moussa Faki Mahamat. Elle s’inscrit également dans la continuité de la nomination récente de Mamadou Tangara comme Représentant spécial de la Commission de l’UA pour le Mali et le Sahel, basé à Bamako.
En parallèle, João Lourenço poursuit son rôle de médiateur sur d’autres fronts, ayant contribué fin juin à la signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la RDC, confirmant l’ambition de l’Angola de s’imposer comme un acteur central dans la diplomatie africaine.
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