Mon Général, Excellence le Président, excusez la familiarité… mais aujourd’hui, c’est le citoyen malien qui vous parle. Pas un journaliste. Pas un opposant. Un frère. Un fils de ce pays. Et permettez que je dise, avec tout le respect dû à votre fonction : Assimi, ça ne bouge pas.

Je jure devant Dieu walayi que les choses ne vont pas. Et si vous avez l’impression que tout va bien, c’est peut-être parce que ceux qui sont autour de vous ne vous disent pas la vérité. Ou alors ils vous disent ce que vous voulez entendre. Mais la vérité, la vraie, celle que les rues, les villages, les femmes, les jeunes, les déplacés, les enseignants sans primes, les familles affamées, les diplômés sans travail, celle-là, elle se tait ou elle pleure en silence.

Et moi, qui vous parle ici, j’ai peur. Pas peur de mourir car mourir, nous le ferons tous. Mais peur de disparaître sans laisser de trace, qu’un soir on me cagoule, qu’on me bastonnequ’on m’efface, parce que j’ai dit ce que beaucoup murmurent tout bas. Ce que d’autres ne peuvent plus dire.

On entend vos discours, on voit les prouesses de notre vaillante armée et qu’Allah protège nos soldats. Mais pendant que l’on libère des localités, d’autres se videntLes paysans ont peur de cultiver. L’Office du Niger pourrait en témoigner. L’insécurité change juste de nom ou de région. On déplace les drames, on ne les élimine pas. Assimi, les cœurs ne sont pas réconciliés. Il ne suffit pas d’écrire un pacte ou d’organiser un dialogue. Il faut parler aux cœurs, et non aux micros. Et aujourd’hui, les cœurs saignent. On veut croire en ce Mali nouveau, mais des pratiques anciennes perdurent. Des recrutements claniques, des promotions sur appel privé, des CDI distribués en silence pendant que d’autres mendient un renouvellement de contrat depuis des années. Et pendant ce temps, le chômage ravage les esprits et éteint les espoirs.

Excellence, vous avez un peuple qui vous a cru, qui vous regarde, qui vous attend encore. Mais croyez-moi, il souffre. Il se tait, mais il souffre. Et si on ne répare pas les cœurs, c’est le pays entier qui s’effondrera en silence. Qu’Allah vous guide et que le Mali se relève, non par la force seule, mais par la justice, la vérité, et l’unité.

A.D 

223infos.net avec La Sirène Tél: 76289004   lasirènedumali@gmail.com

Source : La Sirène



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