Le vendredi 8 août, le ministre de l’Énergie et de l’Eau du Mali, Boubacar Mao Diané, a reçu, dans les locaux de son département, la ministre nigérienne de l’Énergie, le Pr Amadou Haoua, pour une rencontre axée sur le projet de construction de la future centrale à charbon de Salkadamna, au Niger.
Cette visite de travail a mobilisé une forte délégation nigérienne, comprenant notamment le directeur général de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec), ainsi que des représentants des sociétés Wanda Group et Jimei Group, regroupés au sein du consortium chargé de réaliser le projet. Côté malien, étaient présents, aux côtés du ministre, des membres du cabinet et plusieurs responsables des structures techniques du secteur de l’énergie, parmi lesquels la Direction nationale de l’Énergie, l’AMADER, l’ANERB et EDM-SA.
Dans son allocution de bienvenue, Boubacar Mao Diané a salué cette initiative, soulignant l’importance de renforcer les liens entre les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon lui, ce projet illustre parfaitement la volonté commune des États membres de développer des infrastructures à fort potentiel intégrateur, contribuant à la souveraineté énergétique régionale.
La ministre nigérienne, porteuse d’un message du général Abdourahamane Tiani au président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a présenté la centrale de Salkadamna comme une réponse structurante aux besoins croissants en énergie des populations du Mali et du Niger.
D’une capacité initiale de 600 MW, extensible à 5 200 MW, la centrale s’appuiera sur un gisement de charbon estimé à 175 millions de tonnes sur une surface exploitable de 15 km². Les études de faisabilité révèlent un coût de production de l’électricité à 39,40 F CFA/kWh, nettement inférieur aux 196 à 200 F CFA/kWh des centrales thermiques actuelles, dont la production est lourdement subventionnée par les autorités nigériennes.
Le Pr Amadou Haoua a précisé que ce projet comporte plusieurs composantes bénéfiques à l’intégration régionale, dont pourraient également profiter le Burkina Faso et le Mali. Il s’agit notamment de l’exploitation minière, de la mise en place de lignes de transport d’énergie d’une capacité de 300 kV bi-ternes, et de la production de briquettes de charbon pour alimenter divers établissements, tels que les camps militaires ou les hôpitaux.
Pour le ministre malien, l’interconnexion électrique entre les pays de l’AES est appelée à devenir l’un des piliers de l’émergence économique régionale. Elle renforcera la souveraineté énergétique et améliorera la qualité de vie des populations.
La rencontre s’est conclue sur un engagement ferme des deux ministres à poursuivre les discussions techniques entre les experts des deux pays. L’objectif est d’approfondir les études, d’explorer de nouvelles opportunités et de maximiser les retombées positives du projet pour les sociétés d’énergie et, à terme, pour l’ensemble des citoyens du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Ibrahim Kalifa Djitteye
Source : Le PAYS
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