La Charte nationale pour la paix et la réconciliation du Mali, a été officiellement remise au président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, ce mardi 22 juillet 2025 au Centre International des Conférences de Bamako (CICB), en présence du Premier ministre, du Président du CNT, des membres autres institutions, des forces armées et de sécurité, de la société civile, des Maliens établis à l’extérieur, des autorités traditionnelles.
Selon les concepteurs, c’est un document structurant dont l’ambition est de réaliser une paix durable et à renforcer la cohésion nationale dans notre pays. La Charte qui comprend un préambule, 16 titres, 39 chapitres et 106 articles est conçue comme un référentiel pour toutes les initiatives et actions visant la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Mali.
La paix par le Mali, pour le Mali
Son objectif est de promouvoir une nation souveraine, réconciliée, tolérante et en paix, dans un État refondé basé sur une gouvernance démocratique, juste et équitable à travers : la restauration de la confiance entre l’État et les citoyens ; le renforcement de la paix, la sécurité, la cohésion sociale et l’unité nationale ; le soutien à la reconstruction nationale en s’appuyant sur des mécanismes endogènes et un engagement collectif ; et l’intégration des dimensions essentielles du développement économique, social et culturel pour une paix durable.
Le référentiel remis ce mardi au président de tous les Maliens est le fruit d’un processus inclusif initié par le Dialogue inter-Maliens (13 avril au 10 mai 2024), impliquant des milliers de Maliens à travers le territoire national et la diaspora. Les consultations pour l’élaboration de la Charte pour la paix et la réconciliation ont mobilisé toutes les forces vives de la nation, incluant des délégués régionaux, des représentants de la diaspora, des institutions, des forces de défenses et de sécurités, des autorités traditionnelles et des acteurs sociaux. La Charte reflète les aspirations des Maliens, y compris des voix souvent marginalisées (femmes, jeunes, déplacés), avec des attentes spécifiques comme la vérité sur les conflits passés, l’équité judiciaire, la reconnaissance des victimes et le soutien aux zones rurales.
Le document aborde plusieurs thématiques dont :
– Paix et réconciliation : Mettre fin aux divisions et promouvoir le vivre-ensemble.
– Sécurité et défense : Renforcer la souveraineté nationale et répondre aux défis sécuritaires (terrorisme, conflits communautaires).
– Justice : Assurer une justice équitable, avec un accent sur les réparations pour les victimes des crises.
– Éducation : Promouvoir l’éducation comme pilier de la cohésion sociale.
– Développement : Intégrer des solutions économiques, sociales et culturelles pour une prospérité partagée.
Un cadre nouveau, pour une paix définitive
La Charte pour la paix et la réconciliation marque une rupture nette avec l’Accord d’Alger de 2015, déclaré caduc le 25 janvier 2024, car jugé inefficace et contraire à la souveraineté nationale en raison des actions terroristes posés par certains groupes armés signataires et des ambiguïtés de la médiation internationale notamment du principal médiateur algérien qui était un arbitre qui tapait dans le ballon.
La nouveauté de la Charté réside dans le fait qu’elle s’appuie sur des mécanismes purement nationaux et une approche souveraine, tout en tirant les leçons des accords précédents (Tamanrasset 1991, Pacte national 1992, etc.).
Comme l’a annoncé le président de la transition dans son discours, la Charte qui sera soumise au Conseil National de Transition (CNT) pour adoption avant sa promulgation vise à devenir une boussole pour les générations actuelles et futures, guidant désormais toutes les initiatives nationales de paix et de réconciliation. Ceux qui ont parcourus sont unanimes qu’il reflète les réalités maliennes et intègre les préoccupations de toutes les régions.
La devise « Avec le dialogue, tout devient possible » qui a marqué l’événement, souligne l’importance de l’exercice
S’inscrivant dans une volonté de refondation républicaine, en cohérence avec la Constitution de 2023, et visant à transcender les ingérences extérieures. La Charte répond aux défis historiques de notre pays, tels que la mauvaise gouvernance, l’instabilité institutionnelle, les rébellions et le terrorisme, aggravés depuis l’indépendance en 1960.
Ce document ambitieux, élaboré sous la présidence d’Ousmane Issoufi Maïga, est perçu comme une étape cruciale pour un Mali apaisé, malgré les défis liés à son acceptation et à sa mise en œuvre effective.
Ça c’est une autre histoire.
EL HADJ SAMBI TOURÉ
Source : Info Matin
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