Le Premier ministre, Abdoulaye MAIGA, a procédé ce dimanche 20 juillet 2025, à l’ouverture des travaux de l’atelier national de restitution du document de projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale au Centre international de conférences de Bamako.
C’était en présence des membres du gouvernement, des chefs des institutions, des autorités et légitimités traditionnelles, etc. Cette rencontre regroupe, pour deux jours, les forces vives et les Maliens établis à l’extérieur autour des membres de la Commission d’élaboration du projet de la Charte nationale.
Le présent atelier est une occasion de familiariser davantage des acteurs sociaux, politiques et institutionnels avec le contenu du projet de charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Il se veut également un lieu de conception de la stratégie de mobilisation pour l’appropriation et l’opération de ces dispositions.
Une fois n’est pas coutume, la salle des 1000 places du CICB était émaillé de slogans tel que : «Avec le dialogue tout devient possible’‘ ; «Aux problèmes Maliens les solutions maliennes» ; «Réconciliation nationale, notre arme ultime contre la division»; «Malidenw Ka Sigikafo, Ben ni Kelenya Sabati».
La Charte, dont le contenu est à partager aux forces vives, est destinée à consolider la paix et à renforcer la cohésion nationale après plus d’une décennie de violences.
À l’entame de son propos, le président de la Commission, Ousmane Issoufi MAIGA, a rappelé qu’en vue d’associer l’ensemble des Maliens à la recherche d’une paix durable, le président de la Transition a décidé de l’appropriation du processus de paix en initiant le dialogue inter-malien qui s’est déroulé sans interférence extérieure entre février et mai 2024.
Ce dialogue, tirant les enseignements des différentes rébellions, a recommandé l’élaboration d’une Charte nationale pour la paix et le vivre ensemble devant contribuer à l’éveil des consciences, à la moralisation de la vie publique et à la reconstruction nationale dans la paix retrouvée.
Pour l’ancien Premier ministre, il constitue un guide pour renforcer la paix, la sécurité, la cohésion sociale, le vivre ensemble et l’unité nationale.
Le document qui doit faire l’objet de restitution comporte un préambule, 16 titres, 39 chapitres et 106 articles.
La vision de la Charte nationale, a-t-il expliqué, est celle d’une nation
Le présent atelier de deux jours, a-t-il expliqué, est une occasion de jeter un dernier coup d’œil sur le document avant sa transmission au chef de l’Etat.
En procédant à l’ouverture des travaux, le général de division, Abdoulaye MAIGA, a souligné que la République du Mali, indépendante depuis le 22 septembre 1960, s’est engagée dans l’édification d’un Etat souverain.
Cette indépendance, a-t-il fait savoir, a suscité beaucoup d’espoir pour la construction d’une nation riche de sa diversité culturelle et religieuse.
Cependant, notre pays, dit-il, a été confronté, dans son existence, à plusieurs défis, notamment sécuritaires.
«Ces défis aggravés par la mauvaise gouvernance ont servi de terreau aux conflits communautaires, aux rébellions, aux instabilités politiques et institutionnelles ; aux crimes transnationaux organisés et au terrorisme international », a-t-il diagnostiqué.
Ces défis ont été relevés à travers divers accords. Il s’agit notamment de l’Accord de Tamanrasset en 1991 ; du Pacte national en 1992 ; de l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, la sécurité et le développement dans la région de Kidal en juillet 2006 ; de l’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali en mai 2015, etc.
Au regard des faits suffisamment graves de la part de certains groupes armés signataire de l’Accord issu du processus d’Alger devenus terroristes et les attitudes ambiguës du Chef de fil de la médiation internationale, le gouvernement, avec sa tête, le président de la transition a décidé de mettre fin avec effet immédiat à l’Accord d’Alger.
Cela, après le constat du changement de posture de certains groupes signataires, mais aussi des actes d’hostilités et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation internationale.
Le Mali a ainsi annoncé son retrait officiel de l’Accord d’Alger, dénoncé comme inefficace et contraire à la souveraineté nationale.
Le chef de l’État, tirant les enseignements des accords précédents, a engagé le noble et vaste chantier du dialogue directement ouvert à tous nos compatriotes et épris de paix et de justice.
Le dialogue inter-malien, lancé pour aboutir à une importation nationale du processus de paix en vue de la rédaction de la nouvelle charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale.
« Ce processus qui couvre la voie, la pacification, le développement de notre chère patrie, le Mali», a-t-il déclaré.
En conséquence, nous devrions, dit-il, œuvrer ensemble, sans relâche, pour écrire ensemble cette nouvelle page afin de rendre irréversible la nouvelle approche endogène du processus de paix basée sur les valeurs sociales et culturelles maliennes pour refonder l’État et recoudre le tissu social.
Au nom du chef de l’Etat, il a rendu un homme d’Etat et d’envergure nationale, l’ancien Premier ministre Ousmane MAIGA ainsi qu’à l’ensemble des experts membres de la Commission.
À noter que ce document de référence est rédigé par près d’une cinquantaine d’experts.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin
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