Dimanche 15 juin en milieu de journée, un groupe armé a pris d’assaut plusieurs minibuses circulant entre Bourem et Gao, à hauteur de Tondibi. Les assaillants, arrivés à moto, ont obligé les passagers à descendre, leur subtilisant téléphones, portefeuilles et effets personnels sous la menace des armes. Aucune blessure physique n’a été signalée, mais les victimes sont profondément traumatisées. Ce braquage intervient alors que déjà, à la fin du mois de mai, une série d’agressions similaires avait ébranlé la quiétude des voyageurs de cette route.

Depuis plusieurs mois, cet axe est marqué par une présence sécuritaire sporadique. Malgré les appels répétés des syndicats de transporteurs, la défense militaire reste timide, donnant à ces zones comme Tondibi une vulnérabilité permanente. Les habitants évoquent un sentiment d’abandon, exprimant leur exaspération : voyager revient à jouer sa vie, à l’abri d’aucune garantie tangible.

Le souvenir de l’attaque meurtrière du 7 février 2025 près de Kobé, à environ trente kilomètres au sud de Gao sur la route vers Ansongo, ressurgit automatiquement. À l’époque, un convoi de 19 véhicules civils, escortés par des soldats maliens et leurs partenaires, a été pris en embuscade par des djihadistes de l’État islamique dans le Grand Sahara, faisant 34 morts civils et 34 blessés. Les assaillants s’en sont pris indistinctement aux civils comme aux militaires, incendiant des véhicules, semant la terreur, avant que le convoi ne fasse demi-tour. Dans les jours qui ont suivi, les transporteurs de la région avaient décrété une grève, exigeant la fin des simples escortes et la mise en place de véritables patrouilles régulières.

Si le trafic a repris après cet épisode tragique, notamment sous la pression de la reprise économique, la menace n’a jamais disparu. Des témoignages rapportent que les attaques à Kobé sont devenues presque banales : « on est dépouillé, on est frappé, et les femmes ne sont pas épargnées », racontent certains chauffeurs .

Les enjeux sont avant tout d’ordre public et politique. Sans mesures de sécurité dignes de ce nom—comme des postes permanents, un accompagnement organisé des convois et une présence militaire tangible—les échanges commerciaux, les déplacements familiaux et la vie quotidienne resteront rythmés par la peur. Les voyageurs demandent à cor et à cri une réponse ferme de l’État, faute de quoi le Nord du Mali continuera de payer un lourd tribut au banditisme et au terrorisme.



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