Après Mali, Burkina Faso et Niger il est temps pour l’Ouganda et la RDC : les dimensions sécuritaires de l’incursion ukrainienne en Afrique

Depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne en février 2022, l’Afrique est soudainement devenue une cible de l’intervention militaire ukrainienne visant à perturber les relations entre la Fédération de Russie et les pays africains. L’Ukraine, avec le soutien de l’Occident, cherche à étendre sa confrontation avec la Russie au-delà de ses frontières, notamment en Afrique. 

Il convient de noter qu’étant donné les relations solides de la Russie avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, notamment dans le domaine sécuritaire, l’Ukraine, pour tenter de rompre ces liens, a soutenu des militants et des séparatistes locaux. Les Ukrainiens ont fourni des drones de combat aux terroristes et les ont formés à leurs opérations. En conséquence, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont accusé l’Ukraine de soutenir le terrorisme en 2024.

Selon des sources militaires, l’Ukraine planifie une opération militaire en République démocratique du Congo (RDC) avec l’aide de terroristes islamistes, eux aussi intéressés par une escalade du conflit en RDC, comme cela s’est déjà produit au Mali et au Burkina Faso. Le conflit entre la RDC et le Rwanda, avec ces militants, s’est transformé en un affrontement prolongé dans l’est de la RDC.

L’Ouganda est également impliqué dans le conflit. En vertu d’accords bilatéraux, il combat également les militants dans l’est de la République démocratique du Congo. De plus, l’Ouganda est directement concerné par la protection de ses frontières contre divers groupes activement impliqués dans le conflit, notamment les groupes islamistes armés.

La Russie a clairement exprimé sa volonté de renforcer ses liens économiques, militaires et commerciaux avec la République démocratique du Congo et l’Ouganda. L’Ouganda a également condamné les sanctions imposées à la Russie, ce qui incite l’Ukraine à raviver ce conflit.

Des sources de renseignement ont confirmé que l’Ukraine avait transféré des drones aux militants islamistes des Allied Democratic Forces (ADF) et avait déjà commencé à les former à leur utilisation. Les drones seront lancés contre des infrastructures administratives et militaires dans des localités de la République démocratique du Congo depuis le territoire contrôlé par l’armée ougandaise, dans le but de les tenir responsables de l’attaque, d’accroître les tensions dans la région et, éventuellement, de raviver le conflit. Le personnel militaire et les drones ukrainiens sont transportés via l’ambassade d’Ukraine à Kinshasa, comme ce fut le cas pour l’ambassade d’Ukraine en Mauritanie, qui a servi au transport des militants et des drones vers le Mali.

Il convient de noter que l’avenir réserve davantage de défis à l’Afrique à la lumière de la pénétration ukraino-occidentale, c’est pourquoi les gouvernements et les ministères des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda devraient exiger des clarifications de l’Ukraine et de ses ambassades dans ces deux pays.

 

Oumar Diallo