Ces charges qui pèsent sur lui, d’après les confidences, découleraient de propos qu’il a tenus via les réseaux sociaux. Dans une vidéo qui circule, l’homme accable le président ADO, qu’il accuse de tous les maux d’Israël. Sur le plateau d’une web TV où il est invité, il affirme avoir des preuves de tout ce dont il accuse le président Alassane Dramane Ouattara. L’ancien député Mahamadou Hawa Gassama – c’est une lapalissade – est un critique virulent d’Abidjan et ne rate aucune occasion de s’attaquer aux autorités de ce pays, dont le président est présenté comme un ennemi juré des militaires au pouvoir au Mali. Et lui, Gassama, est un soutien farouche de la transition dirigée par le président Assimi Goïta. Puisque l’homme est reconnu pour ses déclarations acerbes, cette arrestation de l’ancien député Gassama doit interpeller tous ceux qui prennent la parole publique, aussi bien au Mali qu’à l’extérieur. Pour certains, cette affaire est un cas d’école.
Le ministère des Affaires étrangères peut engager des discussions avec son homologue de Côte d’Ivoire sur les réels motifs de cette arrestation et explorer des solutions diplomatiques.
Tout comme l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire peut fournir une assistance consulaire au détenu et suivre de près son dossier. Le Conseil national de transition (CNT), dont il est membre, peut aussi adopter une résolution ou adresser une requête officielle aux autorités ivoiriennes, sollicitant la libération du conseiller Mahamadou Hawa Gassama ou, tout au moins, des garanties sur le respect de ses droits fondamentaux. Également, aux dires de certains analystes, le Parlement de la CEDEAO peut être sollicité pour jouer un rôle de médiation ou exprimer une position sur la situation, favorisant ainsi une résolution pacifique. Les organisations de la société civile peuvent plaider pour le respect des droits de l’ancien député, membre de l’organe législatif, et sensibiliser l’opinion publique à travers des campagnes, tout en veillant à maintenir un discours respectueux et constructif.
Il est clair que l’immunité parlementaire, généralement évoquée dans ce genre de situations, ne s’applique que dans les pays où le mandat est exercé. Toutefois, des principes de respect mutuel entre institutions parlementaires peuvent être invoqués pour plaider en faveur d’un traitement équitable. Il serait utile d’explorer la piste du Haut Conseil islamique du Mali, qui, à son tour, peut saisir les religieux de Côte d’Ivoire pour plaider en faveur de l’ancien député, aujourd’hui pris dans le filet de la justice ivoirienne. C’est pourquoi nous demandons : Et si l’on explorait la piste d’une médiation du Haut Conseil islamique ? â–
LAYA DIARRA
Source :Â Le Soir de Bamako
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