Les salaires des 36 151 agents de l’État et des Collectivités territoriales, désormais considérés comme « absents », ont été provisoirement suspendus, la semaine dernière, par les autorités de la transition. Ce constat d’agents « fictifs » a été établi grâce au rapport relatif au Projet du Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines des Fonctions Publiques de l’État et des Collectivités Territoriales (SIGRH), remis le 15 août au président de la Transition, Général d’Armée Assimi Goïta. Des détails ont pu être donnés sur la question par certains ministres.
Il s’agit de M. Alousseni Sanou, ministre de l’Économie et des Finances, de M. Bakary Traoré, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions et du Dr Fassoum Coulibaly, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social. Dans ses explications, le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions a rappelé que les autorités de la transition avaient d’abord donné un délai de grâce de trois mois aux agents considérés comme « absents », pour qu’ils se présentent aux enquêteurs. À ses dires, l’État paie de salaires à plus de 158 000 agents, toutes les catégories confondues. Il y a eu un contrôle physique et biométrique qui a été effectué et a permis de relever que seulement 122 166 agents se sont faits identifier. Ainsi, a-t-il souligné, il y a 36 151 agents non identifiés qui ne se sont pas présentés. Selon le propos du ministre Bakary Traoré, l’État payait plus de 48 milliards de francs CFA pour assurer les salaires des agents inconnus (fictifs). Lorsque le Président de la Transition a reçu ledit rapport, dira-t-il, l’une des recommandations formulées visait à donner un délai de grâce de trois mois, pour permettre aux agents non enrôlés de se présenter. Et le ministre Fassoum de déclarer que lesdits agents pourront se présenter dans les différentes directions des ressources humaines en vue de clarifier leur situation. À entendre ce ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, à l’issue des trois mois de grâce, les salaires des présents agents seront définitivement suspendus. Par conséquent, ils seront considérés comme fictifs. La suspension de salaires, présentement annoncée, reste provisoire. « Donc, a expliqué le ministre Fassoum, il ne s’agit pas d’une chasse à sorcière, mais il s’agit de prendre le taureau par les cornes pour que cette situation d’effectifs fictifs puisse disparaitre de notre fonction publique, que ça soit la fonction publique l’État ou la fonction publique des Collectivités ». En la matière, toutes les dispositions idoines seront prises pour que l’enrôlement desdits agents se fasse dans les meilleures conditions. À l’occasion de cette sortie qu’il a effectuée la semaine dernière, Dr Fassoum Coulibaly a fait également comprendre que les salaires suspendus vont être cantonnés au trésor public. Ils seront libérés une fois que lesdits agents se présentent aux services compétents, pour leur identification. « Ceux qui vont se régulariser, leurs salaires seront libérés. Les salaires seront définitivement coupés après la fin des mois de grâce », a-t-il annoncé. Le ministre Alousséni Sanou, de son côté, a mis l’accent sur l’existence de doublon dans l’enrôlement qui a été effectué. « Il y a des agents qui se sont enrôlés deux fois biométriquement. C’est pour dire qu’il s’agit d’une campagne de nettoyage », a estimé le ministre de l’Économie et des Finances.
Mamadou Diarra
Source : Le PAYS
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