Dans un communiqué publié le 26 mai 2025, le collectif des syndicats d’enseignants de Kidal, regroupant le SYNEM, le SYPESCO, le SYNEFCT et le SNEC, a fermement dénoncé une application discriminatoire de la décision de suspension de salaires prise par le gouverneur Alhadji Ag Gamou le 2 mai 2025, visant certains enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales accusés d’abandon de poste. Cette mesure, bien que soutenue dans son principe, est jugée inéquitable, est susceptible de créer une frustration entre les enseignants et de saper la cohésion indispensable au rayonnement du système éducatif dans la région.

« Nous ne sommes pas contre la suspension de salaires des enseignants pour abandon de postes, mais nous dénonçons l’injustice dans la prise de sanction », indique le communiqué des syndicats signé ce lundi 26 mai 2025.
Si la décision n°2024-0041/GRKI-CAB du 2 mai 2025 cible spécifiquement 29 enseignants, les syndicats soulignent qu’elle omet de nombreux autres cas d’abandon de poste, notamment parmi le personnel de l’académie et des Centres d’animation pédagogique (CAP) de Kidal. Cette sélection arbitraire, selon eux, révèle une partialité criante.
« Cependant, leurs noms ne figurent pas sur la décision de suspension de salaires. Quelle injustice ! Au même moment où certains enseignants sont privés de leurs salaires pour abandon de postes, d’autres sont privés de leurs contrôles pédagogiques à cause des conseillers pédagogiques qui sont en abandon de postes, percevant leurs salaires tranquillement. Quel paradoxe ! » déplore le communiqué.
Cette disparité dans l’application de la sanction alimente la frustration et, est susceptible de compromettre l’unité entre des acteurs de l’éducation, essentielle à la qualité de l’enseignement dans une région déjà fragilisée par l’insécurité. Les syndicats estiment que cette mesure, en favorisant certains au détriment d’autres, instaure une forme de discrimination qui peut porter un coup au corps enseignant.
Bien que l’insécurité soit souvent invoquée pour justifier les abandons de poste à Kidal, la suspension de salaires apparaît comme une tentative du gouverneur de ramener les enseignants en classe. Une liste exhaustive, incluant les noms d’enseignants des CAP de Kidal, Tessalit, Abeibara et Tin-Essako, a d’ailleurs été établie pour identifier les concernés. Toutefois, les syndicats exigent la levée pure et simple de cette décision, jugée inéquitable, afin de préserver la cohésion et d’éviter une zizanie préjudiciable au système éducatif.

PAR AMINA SISSOKO

Source : Info Matin



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