Le processus de réparation des victimes des différentes crises qu’a connues le Mali franchit une étape déterminante. Le mardi 9 juillet 2025, une session de présentation du rapport d’étapes des activités de l’Autorité de Gestion des Réparations en faveur des Victimes des crises au Mali (AGRV) s’est tenue à Bamako, sous la présidence du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Général Ismaël Wagué. Cette rencontre stratégique, couvrant la période de juillet 2024 à juin 2025, a permis d’évaluer les progrès réalisés et de tracer les perspectives pour une mise en œuvre effective des réparations, dans le respect des droits des victimes.

 

Un processus méthodique et structuré

Bamada.net-Le rapport a été présenté par le Colonel Malado Amadou Keïta, Secrétaire exécutif adjoint de l’AGRV, en présence de plusieurs cadres de l’institution, notamment les chefs de départements, l’agent comptable et le responsable de la communication. Structuré en quatre parties, le document retrace l’ensemble des avancées réalisées, les difficultés rencontrées et les ambitions futures de l’AGRV.

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Parmi les principales réalisations figurent des actions significatives en matière de gestion administrative et financière, telles que la prise en charge des salaires du personnel, l’immatriculation à l’INPS des agents contractuels, l’acquisition de biens et services essentiels, ainsi que la validation des documents budgétaires majeurs comme le DPPD-PAP et le Plan d’Engagement.

Un investissement dans le renforcement des capacités

L’AGRV a également mis un accent particulier sur le renforcement des capacités de son personnel à travers diverses formations portant sur la politique nationale de réparation, les textes juridiques applicables, l’utilisation du logiciel PRED, ainsi que des modules en planification, communication, archivage et suivi-évaluation. Ces formations visent à doter l’institution d’un capital humain apte à gérer avec professionnalisme les dossiers sensibles des victimes.

Mise en place d’outils de gestion modernes

Le rapport mentionne le développement d’un Minimum Viable Product (MVP) pour une base de données dédiée, la création de formulaires de déposition, d’évaluation et de réparation, et l’élaboration de manuels de procédures. En outre, l’installation progressive des logiciels PRED et SOLDE constitue un jalon important vers la digitalisation du processus.

Dans le volet du traitement des dépositions, l’AGRV a enregistré 30 235 déclarations de victimes, couvrant la période de 1960 à nos jours. Parmi elles, 3 486 proviennent de consultations communautaires menées dans 81 villages des régions de Mopti, Gao et Kidal. L’évaluation de 1 953 dossiers est en cours, visant notamment 2 000 victimes prioritaires dans le cadre du Programme d’Actions Gouvernemental 2025-2026.

Une stratégie de communication bien élaborée

Consciente de la nécessité de transparence et de proximité avec les citoyens, l’AGRV a élaboré un Plan Stratégique de Communication 2024-2027, mis en place une charte graphique et entamé la construction d’une présence digitale avec notamment un site web institutionnel en phase de finalisation.

Des défis persistants

Cependant, le chemin vers une réparation intégrale n’est pas sans embûches. Le rapport d’étapes signale plusieurs difficultés majeures, telles que l’absence de lien juridique entre certains faits allégués et les crises reconnues par la loi, l’existence d’actions judiciaires parallèles, la remontée de faits antérieurs à l’indépendance (avant 1960), ainsi que l’absence de préjudice prouvé dans certains cas.

Une vision inclusive pour l’avenir

Pour l’avenir, l’AGRV insiste sur le caractère complexe et multiforme du processus de réparation, qui doit englober tant les préjudices individuels que collectifs. Une attention particulière sera portée aux groupes vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les personnes en situation de handicap, les veufs et veuves, les orphelins, ainsi que les enfants nés de viols et leurs mères.

L’institution appelle à un renforcement de la collaboration entre tous les acteurs étatiques, communautaires et internationaux, afin de garantir la réussite du processus. L’un des objectifs immédiats est la finalisation, d’ici la fin de l’année 2025, de la réparation d’un premier lot de victimes, conformément aux engagements pris par le gouvernement de transition.

Un engagement salué par les autorités

Le ministre Ismaël Wagué a salué les efforts entrepris par l’AGRV, soulignant les progrès accomplis en peu de temps et réitérant le soutien du gouvernement pour le respect du calendrier fixé. La session s’est achevée sur des échanges constructifs entre les responsables de l’AGRV, les représentants de l’État et les partenaires, dans une atmosphère empreinte de solidarité et d’espoir.

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À travers cette session de présentation, l’AGRV confirme son rôle crucial dans la reconnaissance des souffrances subies par les victimes des crises au Mali et dans la construction d’une paix durable fondée sur la justice et la réconciliation. Le chemin est encore long, mais les bases sont désormais solidement posées.

« AGRV, espoir des victimes des crises au Mali », un slogan qui prend de plus en plus de sens dans le contexte de reconstruction post-conflit.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net



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