Le Tombeau des Askia est l’un des plus importants monuments historiques et culturels du Mali, inscrit depuis 2004 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Situé à Gao, ancienne capitale de l’Empire songhaï, il incarne à la fois la mémoire des grands souverains africains et l’empreinte de l’islam dans la région sahélienne.

Ce monument doit son nom à Askia Mohamed, le souverain qui porta l’Empire songhaï à son apogée au XVe siècle, en le dotant d’une organisation politique centralisée et d’une forte expansion territoriale. C’est lui qui fit ériger le tombeau en 1495, à son retour du pèlerinage à La Mecque, dans le but de marquer la grandeur de son règne et d’affirmer son attachement à la foi musulmane.

Construit en terre crue, selon la technique traditionnelle du banco, le tombeau se distingue par son imposante silhouette pyramidale à degrés. Cette architecture, caractéristique des constructions soudano-sahéliennes, combine fonctionnalité et symbolisme. Haut de plus de 17 mètres, il domine la ville et demeure un point de repère majeur. L’édifice est complété par une mosquée attenante et par un ensemble de bâtiments secondaires qui servaient autrefois de lieux d’enseignement religieux et d’accueil pour les pèlerins. Le site n’a pas seulement une valeur funéraire : il fut également un centre spirituel et politique, lié à l’autorité et à l’islamisation de la région.

Au fil des siècles, le Tombeau des Askia a conservé son rôle de lieu de mémoire et de culte. Des générations entières y ont entretenu la tradition de l’enduit rituel, qui consiste à recouvrir périodiquement ses murs de banco pour préserver la solidité de la structure. Ce geste collectif symbolise à la fois la continuité des savoir-faire et l’importance de la communauté dans la sauvegarde du patrimoine. Malgré les menaces du temps, des changements climatiques et des conflits récents au Mali, l’édifice reste un témoin majeur de la richesse culturelle du Sahel.

Aujourd’hui, le Tombeau des Askia représente bien plus qu’un vestige architectural. Il est un symbole de la puissance et du raffinement de l’Empire songhaï, un témoignage vivant de la fusion entre traditions africaines et islam, et un repère identitaire fort pour la population malienne. En s’y intéressant, on mesure non seulement la grandeur d’un passé impérial, mais aussi la nécessité de protéger et de valoriser un patrimoine universel fragile, qui raconte l’histoire de l’Afrique au-delà de ses frontières.

 



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