La révision du budget 2025 au Mali confirme l’annulation des fonds alloués aux élections et leur redirection vers des priorités sécuritaires. Le retrait du budget des élections, réintroduit en octobre 2024, et la réduction du budget de l’AIGE marquent un changement stratégique dans la gestion des ressources publiques.
Le gouvernement malien a procédé à une révision de son budget 2025, confirmant le report des élections et le retrait des fonds initialement alloués à cet effet. En octobre 2024, le budget des élections avait été réintroduit dans le projet de loi de finances, mais il a été définitivement annulé dans la version rectificative du budget publiée le 22 août par le ministère de l’Econlmie et des Finances sur son site visité à APA. Au total, ce sont 80,750 milliards de FCFA qui ont été retirés et une somme de 157 128 milliards de FCFA a été réallouée à des priorités jugées urgentes, notamment la sécurité.
Le budget de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), institution clé pour garantir la transparence des élections, a également subi une réduction importante. Ce budget est passé de 6,093 milliards de FCFA à 5,274 milliards de FCFA, une décision qui soulève des interrogations quant à la mise en œuvre des réformes électorales promises. Bien que la mise en place de l’AIGE ait été fortement recommandée pour garantir la transparence du scrutin, elle n’a pas été perçue sans controverse, notamment par des anciens partis politiques qui revendiquent encore leur représentativité.
Le retrait des fonds pour les élections et les ajustements budgétaires s’inscrivent dans un contexte où les autorités maliennes ont choisi de reporter les élections et de prolonger le mandat présidentiel du Général Assimi Goïta pour une période de cinq ans renouvelable, jusqu’à la pacification complète du pays. Cette décision a pour objectif de concentrer les ressources sur la sécurité et la stabilité du pays avant d’organiser de nouveaux scrutins.
Le budget de la Défense a ainsi vu une augmentation substantielle de 43 354 milliards de FCFA, passant de 485 058 milliards de FCFA à 554 091 milliards de FCFA, afin de soutenir les efforts de sécurité. Ce réajustement reflète la priorité donnée à la lutte contre les groupes armés et à la gestion des tensions internes dans un contexte de crise prolongée.
Le budget global de l’État s’élève désormais à 2 730 697 milliards de FCFA, avec un déficit prévisionnel de 540 189 milliards de FCFA, en réduction par rapport aux prévisions initiales. Ces ajustements budgétaires témoignent de la volonté des autorités de gérer de manière plus réactive les ressources publiques face aux défis contemporains du pays.
MD/ac/APA
Source: apanews
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