Depuis 1997, Asseydou Yehia incarne la pierre angulaire du village de Barkaina, dans la Commune de Bourem. Héritier d’un héritage familial et social, il succède à son père, Yehia Malloli, qui l’avait déjà sollicité à ses côtés dès 1994, affaibli par les années, pour continuer à bâtir cette communauté qui lui est chère.
Avant de revenir à ses racines, Asseydou Yehia vivait une vie pleine de promesses à Niamey, au Niger. Là-bas, il œuvrait dans un service de transit, sous la direction d’un Européen, forgeant ainsi son expérience et sa détermination.
Son parcours scolaire, lui aussi, aurait pu être un conte de réussite : ancien élève du Lycée de Markala en Série Sciences Exactes et titulaire de la 1ère Partie du Baccalauréat, il voit cependant son avenir bouleversé par l’année blanche de 1980 après un échec en Terminale. Découragé mais non abattu, il choisit de se réorienter vers la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, où il décroche un CAP en Banque et Comptabilité, terminant d’ailleurs Premier au niveau national dans la section Banque.
Ce diplôme lui ouvre les portes du Transit Administratif à Bamako, où il profite du dynamisme des échanges de personnes et de marchandises vers le Nord.
Pourtant, c’est dans le retour à ses racines que sa véritable vocation se révèle, et qu’il choisit de s’investir pour le bien de sa communauté.
Aujourd’hui, Adjoint au Maire de Bourem, Chargé des questions de l’Education et de la Santé, Asseydou Yehia est un homme de terrain, un bâtisseur infatigable. Son engagement ne se limite pas aux administratifs : il est aussi un acteur actif dans l’agriculture, l’élevage et la gestion villageoise.
Possédant 13 hectares de plantations d’arbres, il contribue à faire de la région un véritable poumon vert, avec un bois recherché et valorisé. En 2010 par exemple, il obtient le 2e Prix Régional de la production forestière, juste derrière un cultivateur de Tacharane, selon les statistiques du Bureau Régional de la Conservation et de la Nature de Gao.
Son credo, simple mais puissant est : « Produisons en quantité et consommons licite ».
Toujours tourné vers l’intérêt collectif, il est à l’origine du Festival de Barkaina, un événement qui célèbre les cultures des villages riverains en amont du Fleuve Niger, notamment l’art équestre, passion qu’il partage, en étant lui-même propriétaire de 7 étalons.
Ce Festival a donné naissance au Forum de Barkaina, véritable plateforme de dialogue entre communautés, pour une culture de paix durable.
Son action ne s’arrête pas là : il a œuvré pour la création du CSCOM de Chabaria, la promotion de la scolarisation des filles, ainsi que la médiation de nombreux conflits entre agriculteurs et villages voisins, apportant paix et harmonie là où il y avait discordes.
Asseydou Yehia est un homme discret mais visionnaire, reflétant une nouvelle génération de leaders communautaires, profondément enracinés dans leur terre tout en ayant les yeux tournés vers l’avenir. Sa philosophie est profonde : « On ne laboure pas un champ sans semence. L’enfant sans instruction est comme une terre sans graines ».
À travers ses actions et son engagement, on peut risquer et écrire qu’il bâtit chaque jour un avenir meilleur pour Bourem et ses habitants de la Commune.
Correspondance particulière
Source : Le PAYS
Lire l’article original ici.