Bamako, 26 août 2025 (Bamada.net) – Dans une démarche sans précédent pour assainir les finances publiques et renforcer la transparence dans la gestion des ressources de l’État, le gouvernement malien a annoncé la suspension des salaires de 36 151 agents publics non enrôlés dans le Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines (SIGRH).
Bamada.net-Cette mesure, rendue officielle par une note confidentielle du Ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, découle directement du processus d’enrôlement biométrique lancé par les plus hautes autorités.
Un recensement qui révèle des irrégularités majeures
Le rapport final, présenté le 15 août 2025 au Président de la Transition, Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, met en lumière des chiffres alarmants. Sur un total de 158 317 agents publics recensés, seuls 122 166 ont été enregistrés biométriquement.
Les 36 151 agents restants, absents à l’enrôlement, représentent une masse salariale annuelle estimée à 48,28 milliards de FCFA.
Au-delà de ces absences, le rapport souligne également l’existence de cas de doublons, avec ou sans Numéro d’Identification Nationale (NINA), révélant des failles graves dans la gestion administrative.
La décision : un signal fort contre la corruption
Conformément aux orientations du Chef de l’État et à la volonté du gouvernement de transition, le Ministre Alousséni Sanou a ordonné :
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La suspension immédiate, dès septembre 2025, des salaires des 36 151 agents non recensés.
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La suspension des salaires des agents enrôlés en doublons, en attendant une clarification de leur situation administrative.
Il est toutefois précisé que cette suspension est provisoire pour une durée de trois mois, délai accordé aux agents concernés pour régulariser leur statut. Passé ce délai, la mesure deviendra définitive.
Une gouvernance axée sur la rigueur et la transparence
Cette initiative traduit l’engagement du gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Général de Corps d’Armée de la Gendarmerie Abdoulaye Maïga, à lutter contre la corruption et le gaspillage des ressources publiques.
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La décision, certes difficile, est saluée par de nombreux observateurs comme un acte de courage et de responsabilité. Elle marque une rupture avec des pratiques anciennes où la masse salariale de l’État servait de refuge à des milliers de « fonctionnaires fictifs ».
Un pas de plus vers l’assainissement de l’État
Le Mali traverse une période cruciale où chaque franc mobilisé doit être orienté vers le développement, la sécurité et le bien-être des populations. La suspension de ces salaires illégaux permettra non seulement de réduire les charges de l’État, mais aussi de rétablir la justice et l’équité dans la fonction publique.
En s’attaquant frontalement à ce phénomène, le gouvernement démontre sa détermination à instaurer une gestion vertueuse et responsable des finances publiques.
Cette mesure, bien que contraignante pour certains, s’inscrit dans une vision globale de refondation de l’État prônée par les autorités de la Transition.
Elle envoie un message clair : aucune tolérance ne sera accordée aux pratiques frauduleuses qui affaiblissent l’administration publique et privent les citoyens maliens d’investissements essentiels.
Avec cette décision, le Mali franchit une étape importante dans sa lutte contre la corruption et dans sa marche vers une gouvernance responsable et transparente.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net
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