Bamada.net-C’est dans ce contexte tendu qu’une polémique a éclaté à la suite des propos tenus par Aboubacar Sidiki Fomba, membre du Conseil national de la Transition (CNT) et président de la Commission Santé. Lors d’une sortie publique, le conseiller a affirmé que certains chauffeurs seraient complices des groupes armés terroristes, leur reprochant de refuser les escortes mises en place par les Forces armées maliennes (FAMa).

Une déclaration qui a provoqué une onde de choc

Ces accusations ont immédiatement suscité la colère des chauffeurs-citernes, regroupés au sein de leur syndicat. Se sentant injustement pointés du doigt, ils ont dénoncé avec vigueur des propos jugés « inacceptables » venant d’un responsable de cette envergure. Selon eux, ces déclarations jettent l’opprobre sur toute une corporation déjà fragilisée par les dangers de la route et les conditions de travail extrêmement difficiles.

Les représentants des chauffeurs ont rappelé qu’ils exercent leur métier dans un contexte d’insécurité extrême, traversant des zones où les attaques terroristes sont fréquentes. Plusieurs d’entre eux ont perdu la vie dans l’exercice de leur fonction, d’autres ont été grièvement blessés, souvent sans qu’aucun représentant de l’État ne se déplace pour présenter des condoléances ou assister à leurs funérailles.

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« Nous sommes des patriotes. Malgré les risques, nous continuons à servir notre pays. Mais nous ne pouvons accepter d’être accusés de complicité avec les terroristes, surtout par un haut responsable », ont déclaré les chauffeurs-citernes à travers leur syndicat.

Face à ces accusations, les chauffeurs ont exigé que M. Fomba apporte des preuves concrètes de ses affirmations. Faute de quoi, ils ont menacé d’observer un arrêt de travail avec effet immédiat, paralysant potentiellement la distribution de carburant à Bamako et dans plusieurs régions du pays.

Les excuses publiques d’Aboubacar Sidiki Fomba

Quelques heures après la montée de la tension, Aboubacar Sidiki Fomba est intervenu à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Dans ce message d’apaisement, le membre du CNT a présenté ses excuses aux chauffeurs et au peuple malien. Il a expliqué que ses propos avaient été mal compris et qu’il ne nourrissait aucune intention de dénigrer les transporteurs.

« Je demande pardon aux chauffeurs-citernes et à tout le peuple malien. Je suis un représentant du peuple au sein du CNT, et je ne peux pas être contre les chauffeurs qui sont des travailleurs courageux. Au contraire, je soutiens leurs revendications légitimes, notamment auprès de l’INPS et de la CANAM. Je souhaite que cette situation n’aggrave pas la crise du carburant dans notre pays. Nous devons rester unis pour vaincre nos ennemis communs », a-t-il déclaré.

Cette prise de parole a été perçue comme un geste d’apaisement, même si certains chauffeurs attendent encore des actions concrètes pour restaurer la confiance. Le syndicat a pour sa part annoncé qu’il prendrait position officiellement après consultation de ses membres.

Une crise révélatrice des défis du secteur du transport au Mali

L’incident entre le membre du CNT et les chauffeurs met en lumière les difficultés profondes auxquelles fait face le secteur du transport au Mali. Les conducteurs de camions-citernes sont souvent en première ligne dans les zones d’insécurité, sans protection suffisante, ni couverture sociale adéquate. Malgré leur rôle crucial dans l’approvisionnement du pays, ils se sentent abandonnés et insuffisamment reconnus par les autorités.

Cette crise souligne également la nécessité pour les responsables publics de faire preuve de prudence et de responsabilité dans leurs déclarations, surtout dans un contexte national aussi sensible. La cohésion entre les forces vives du pays — civils, autorités et FAMa — demeure indispensable pour surmonter les défis sécuritaires et économiques auxquels le Mali est confronté.

Vers un apaisement ?

En présentant publiquement ses excuses, Aboubacar Sidiki Fomba a fait un pas important vers la désescalade. Toutefois, l’impact de ses propos continue de faire débat au sein de l’opinion publique et dans les milieux professionnels du transport. Les Maliens espèrent désormais que le dialogue prévaudra afin d’éviter une nouvelle crise d’approvisionnement, dans un contexte où le carburant est vital pour la stabilité économique du pays.

Bamada.net suivra de près l’évolution de cette affaire, ainsi que la réaction officielle du syndicat des chauffeurs-citernes dans les prochaines heures.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net



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