Dans une atmosphère solennelle marquée par la présence du Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, et du Premier ministre, le Dr Général de Division Abdoulaye Maïga, le Conseil des ministres s’est réuni ce vendredi 27 juin 2025 au Palais présidentiel de Koulouba pour examiner, entre autres, des dossiers stratégiques touchant au cœur de la souveraineté économique du Mali.

Bamada.net-À l’ordre du jour figurait un rapport décisif présenté par le Ministre des Mines, Monsieur Amadou Keïta. Le Conseil a adopté deux projets de décret majeurs actant la cession, à titre gratuit, de toutes les actions de l’État dans les sociétés des Mines d’Or de Yatéla et de Morila à la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM-Mali S.A.).

Cette double opération marque un tournant stratégique dans la politique minière nationale et illustre la volonté manifeste des plus hautes autorités de la Transition de renforcer le contrôle de l’État sur les ressources naturelles du pays.

Retour aux sources : la mine d’or de Yatéla reprend sa destinée malienne

Créée en 2000, la Société des Mines d’Or de Yatéla S.A. a été initialement détenue à 80% par Sadiola Exploration Limited et à 20% par l’État malien. Le gisement de Yatéla, situé dans la région de Kayes, a longtemps contribué à l’économie minière du pays avant d’être impacté par la chute brutale des prix de l’or en 2013. Cet effondrement du marché a précipité l’arrêt de l’exploitation en 2016, bien que les réserves minières ne soient pas entièrement épuisées.

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Refusant de voir cette richesse nationale sombrer dans l’abandon, le gouvernement malien a entrepris des négociations aboutissant à la signature, le 16 octobre 2024, d’un contrat de cession avec Sadiola Exploration Limited. Ce contrat a permis à l’État de récupérer la totalité des 80% de parts détenues par la société étrangère. Depuis, Sadiola Exploration s’est totalement désengagée du projet, laissant à l’État la pleine gestion de la mine.

Morila : un modèle de récupération stratégique

L’histoire de la mine de Morila suit un parcours tout aussi complexe. Fondée également en 2000, elle était détenue à 40% par Anglogold Ashanti, 40% par Randgold Resources, et 20% par l’État du Mali. Lorsque Randgold Resources, opérateur historique, a perdu tout intérêt pour le site, elle a amorcé sa fermeture. En novembre 2020, l’australienne Firefinch Limited a racheté les 80% de parts de ses prédécesseurs.

L’arrivée de Firefinch avait suscité l’espoir : les travaux de forage ont permis de révéler un potentiel aurifère renouvelé. Mais les ambitions de relance ont rapidement été freinées par des difficultés financières et opérationnelles majeures. Résultat : en 2022, la société se retire à son tour, laissant derrière elle une mine en déshérence, des dettes, et de lourds passifs environnementaux.

Consciente de l’enjeu stratégique, l’État du Mali a signé, le 6 mai 2024, un protocole d’accord avec Firefinch en vue de la reprise de la mine. Cette reprise vise à relancer l’activité, préserver les emplois, et réhabiliter les sites endommagés pour un développement minier durable et responsable.

Une stratégie nationale de recentrage et de souveraineté

Les deux projets de décret adoptés ce vendredi entérinent officiellement la transmission des actions de l’État dans les sociétés Yatéla S.A. et Morila S.A. à la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali. Cette société publique, bras opérationnel de l’État malien dans le domaine minier, aura désormais la charge de réorganiser la gouvernance des deux mines et de relancer les activités extractives dans une logique de rentabilité au service du peuple malien.

L’objectif est clair : corriger l’absence d’organes décisionnels laissée par les sociétés étrangères, restaurer l’autorité de l’État dans l’exploitation minière, maximiser les recettes fiscales, et impulser un développement local inclusif autour des sites miniers.

Ce retour de l’État au cœur de l’exploitation aurifère intervient au lendemain de la visite historique du Président Assimi Goïta en Russie, où des partenariats de coopération stratégique ont été consolidés, y compris dans le secteur des ressources naturelles.

Le Mali reprend son destin minier en main

La décision du Conseil des ministres d’acter la pleine reprise des mines de Yatéla et de Morila s’inscrit dans une dynamique de souveraineté économique affirmée, portée par les plus hautes autorités de la Transition. Elle illustre une rupture avec les modèles de partenariat déséquilibrés du passé, pour faire place à une gestion patriotique et durable de nos ressources.

À travers ces actes courageux, le Mali affirme haut et fort sa volonté de contrôler ses richesses naturelles, non seulement pour répondre aux besoins économiques du présent, mais aussi pour garantir un avenir équitable aux générations futures.



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