Conformément à une recommandation des Associations des consommateurs, le ministre de l’Economie et des finances, Alousséini SANOU, a dévoilé le mercredi 16 juillet 2025, la situation du fonds de souveraineté. D’un montant total de 34 milliards de FCFA, 24 milliards ont été mis à la disposition du ministère de l’Energie et de l’Eau, dans le cadre des actions engagées pour l’amélioration de la desserte en électricité. Un geste de transparence qui renforcera davantage la confiance des contribuables aux autorités.
Ce fonds, institué par l’Ordonnance n°2025-008/PT-RM du 7 février 2025, vise à apporter un appui financier, en cas de nécessité et d’urgence, aux actions socio-économiques initiées par le gouvernement, notamment dans le secteur énergétique. À la date du 14 juillet 2025, ce mécanisme a permis de mobiliser un montant total de 34,7 milliards de FCFA, alimenté principalement par les prélèvements opérés sur les transactions téléphoniques et les opérations financières via mobile money.
À l’issue de la première réunion du Comité de Pilotage, présidée par le général Assimi GOÏTA, le gouvernement a décidé d’allouer une première tranche de 24 milliards de FCFA au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Cette enveloppe est destinée à soutenir les efforts entrepris dans le cadre du Plan unique d’amélioration de la desserte en électricité, initié dès le mois de Ramadan pour atténuer les pénuries d’énergie.
Les ressources ainsi mobilisées permettront notamment d’assurer la maintenance des équipements de production énergétique, conformément aux standards techniques requis, et de garantir l’approvisionnement régulier en hydrocarbures des centrales, en vue d’accroître la capacité de production électrique et d’améliorer la qualité du service rendu aux usagers.
Rappelons que cette initiative de prélèvement sur les transactions téléphoniques et d’opérations financières par mobile money a été annoncée, le 5 février 2025, au Conseil des ministres. Depuis sa mise en vigueur, sur chaque recharge de 1000 F CFA par exemple, le consommateur reçoit 900 FCFA sur son compte crédit. Soit une retenue de 10%. Concernant, les transactions Orange Money ou Moov Money, le client paiera le double, soit 1 % pour l’opérateur et 1 % pour l’État. En terme clair, les frais de retrait de 10 mille francs CFA ont passé de 100 FCFA à 200 FCFA.
Outre cette disposition, le gouvernement a aussi revu la taxe applicable à toute personne titulaire d’une licence d’exploitation du réseau des Télécommunications ouvert au public délivrée par ou pour le compte de l’État du Mali. Cette Taxe sur l’accès au réseau des télécommunications ouvert au public passe de 5 % à 7 %. Cette taxe, selon le gouvernement, est assise sur le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunication.
Au début, l’initiative a suscité beaucoup de grincement de dent au sein de la population. Cela s’explique par la situation économique précaire et la détérioration de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Beaucoup de consommateurs ont manifesté leur mécontentement.
Durant les premières semaines de prélèvement de ces nouvelles taxes, la tension était palpable entre des contribuables et l’Etat. En plus de la bronca sur les réseaux sociaux, ce fut la grogne chez les associations de défense des droits des consommateurs, à l’image de l’ASCOMA, de l’ALCOM, du REDECOMA qui dénonçaient une ’’tromperie sur la marchandise’’. Contrairement aux informations du gouvernement, des responsables de ces faitières avaient le sentiment d’avoir été mis devant le fait accompli. Certains avaient expliqué que des choses avaient été modifiées après la réunion avec les autorités le 28 janvier 2025.
Néanmoins, les responsables des associations de consommateurs avaient exigé que, de temps en temps, les autorités chargées de la gestion de ce fonds reviennent faire le point afin de rassurer la population de la bonne utilisation desdits fonds.
Un exercice auquel les autorités viennent de se prêter en dévoilant le montant total récolté tout en informant sur la destination d’une partie du fonds. Cette transparence permettra d’apaiser les ardeurs et d’encourager davantage les populations à contribuer. Mais, il serait nécessaire que les populations ressentent désormais une nette amélioration dans la fourniture d’électricité. Sans cela, la brouille risque de reprendre de plus belle contre les autorités et le ministère de l’Énergie.
PAR MODIBO KONE
Source : Info Matin
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