Dans le cadre du suivi régulier de la campagne agricole en cours, le ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, accompagné de plusieurs responsables de son Département, a animé un point de presse, hier lundi 21 juillet 2025, pour donner des explications détaillées sur l’évolution de ladite campagne. Parmi les personnalités présentes à cet événement figuraient notamment le Président Directeur Général (PDG) de la CMDT, M. Kouloumégué Dembélé et le PDG de l’Office du Niger, M. Badara Aliou Traoré.
Il convient de rappeler que ce point de presse avait pour objectif de faire le point sur l’état d’avancement de la campagne agricole 2025, à la date du 10 juillet 2025. Il s’agissait également de présenter la situation pluviométrique et hydrologique, l’approvisionnement en intrants agricoles subventionnés, les superficies emblavées, le paiement du coton graine, la situation phytosanitaire, le dispositif de suivi de la campagne, ainsi que les principales difficultés rencontrées et les propositions de solutions.
Dans son allocution de bienvenue, le ministre Daniel Siméon Kéléma a rappelé qu’« il s’agit de la deuxième fois que nous rendons compte de la mise en œuvre des activités du plan de campagne 2025-2026. Nous considérons cela comme un devoir de redevabilité. Donner l’information fait partie intégrante de nos responsabilités. Si nous ne communiquons pas, tous les efforts déployés par le gouvernement, les professionnels du secteur agricole, nos partenaires financiers et les paysans eux-mêmes risquent d’être vains. Une bonne communication permet de mettre en lumière les efforts fournis par chacun pour la réussite du plan de campagne. L’objectif fondamental reste l’atteinte de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle. Je l’ai déjà dit : nous avons la sécurité militaire, il nous faut également la sécurité alimentaire, car tout repose sur ces deux sécurités ».
Il a ensuite rappelé que la souveraineté alimentaire constitue la ligne directrice de la Politique de Développement Agricole (PDA). Il s’agit du droit pour l’État de définir et de mettre en œuvre une politique agricole et alimentaire autonome, garantissant une agriculture durable basée sur les productions locales. Dans ce cadre, le Ministère de l’Agriculture élabore, en collaboration avec l’ensemble des acteurs du secteur, un plan de campagne agricole annuel, consolidé et harmonisé avec des objectifs de production céréalière, cotonnière, fruitière et maraîchère, afin de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Le POINT DU PDG DE LA CMDT
De son côté, le Président Directeur Général de la CMDT, M. Kouloumégué Dembélé, est revenu sur le paiement du coton graine. Il a précisé que « depuis le 29 juin 2025, la CMDT a versé la totalité du reliquat destiné au paiement du coton graine aux banques partenaires, notamment la BNDA. Toutefois, une fois les fonds déposés, la BNDA élabore un programme de paiement en collaboration avec d’autres banques partenaires, comme la CAFO, Djuguine et Nyèsiguiso. Ce programme est actuellement exécuté à hauteur de 89 %.
Il reste donc un certain nombre de coopératives qui n’ont pas encore perçu leurs fonds, mais des dispositions sont prises pour que, d’ici la semaine prochaine, elles puissent être payées ». Selon lui, ce léger retard est dû à des difficultés logistiques rencontrées sur le terrain, au niveau des banques.
En ce qui concerne les emblavures, M. Dembélé a tenu à remercier et féliciter les cotonculteurs qui, malgré un contexte assez difficile pour le démarrage de la présente campagne, ont su mouiller le maillot.
« Pour le coton, sur les 672 000 hectares programmés, nous sommes à un taux de réalisation de 93 %, soit 622 599 hectares déjà emblavés. Pour les cultures de rotation, notamment les céréales — précisément le maïs, le mil et le sorgho — nous avons atteint 87 % pour le maïs, 102 % pour le mil et 81 % pour le sorgho. Ces chiffres montrent que le niveau d’emblavure est aujourd’hui très satisfaisant.
Cependant, les taux de 87 % et 81 % s’expliquent en partie par une poche de sécheresse survenue durant la deuxième décade du mois de juillet. En effet, entre le 11 et le 19 juillet, il n’a pratiquement pas plu, surtout dans les principales zones cotonnières. Ce n’est qu’à partir du 19 et du 20 juillet, grâce à Dieu, que les pluies ont repris. Cette situation a quelque peu freiné la progression des emblavures, alors que nous étions en avance par rapport à l’année précédente.
Dans certaines zones, les semis de coton se poursuivent, notamment à Kita et dans presque toutes les régions couvertes par la CMDT. Pour les céréales, surtout les variétés précoces, les semis continuent également. En ce qui concerne l’approvisionnement en intrants, principalement les trois types d’engrais : complexe coton, complexe céréales et urée —, nous enregistrons des taux de réalisation de 68 % pour le complexe coton, 69 % pour la complexe céréale et 48 % pour l’urée, en moyenne.
Mais ces chiffres varient selon les zones : certaines atteignent 90 %, voire 100 %, tandis que d’autres n’atteignent que 40 %. Cette disparité s’explique par la défaillance de certains fournisseurs. Dans ce contexte, nous avons été obligés de résilier les contrats de certains d’entre eux et de réaffecter leurs quotas à d’autres. Il faut reconnaître que ceux-ci sont vraiment en train de mouiller le maillot. Les statistiques évoquées sont des moyennes, et des dispositions ont été prises pour approvisionner toutes les zones dans les jours à venir », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Nous avons également mis l’accent sur l’approvisionnement rapide des zones ayant bénéficié de pluies précoces, notamment Koutiala, Sikasso et Bougouni. Lle problème majeur reste Koutiala, qui, malgré des pluies précoces, a malheureusement été desservi par un fournisseur défaillant. Cela explique le faible niveau d’approvisionnement actuel, mais des mesures ont déjà été prises pour corriger la situation au cours de cette semaine.
Concernant la physionomie de la campagne, les cultures présentent globalement un bon état végétatif. Les producteurs sont à pied d’œuvre : certains poursuivent les semis, d’autres sont déjà dans les travaux d’entretien. Toutefois, nos représentants régionaux ont reçu des alertes concernant la présence de jassides, surtout dans les trois zones précoces précédemment citées : Koutiala, Sikasso (notamment le secteur de Kadiolo) et Bougouni. Des missions ont été dépêchées sur le terrain pour constater et évaluer la situation.
Une chose est d’observer la présence des ravageurs, une autre est d’évaluer si le taux d’infestation justifie une intervention. Cette évaluation a été faite. La Confédération a également mené une mission sur le terrain ; nous y étions ensemble. Il faut le souligner, ces deux missions ont conclu que, dans certaines zones, les taux d’infestation nécessitent une intervention d’urgence. À cet effet, un plan de riposte a été immédiatement élaboré. Nous avons d’abord prospecté la disponibilité des produits anti-jassides au niveau national.
Cela nous a permis d’identifier un stock existant et de passer une commande d’urgence avec notre partenaire SODRAF. Déjà, 3 720 litres de produits sont disponibles sur le terrain, entre les mains des producteurs, pour traiter les premiers foyers d’infestation. Toujours dans l’urgence, nous avons aussi prospecté dans la sous-région, ce qui nous a conduits à Abidjan. La mission y a été fructueuse : un accord a été trouvé pour l’acheminement de quantités supplémentaires permettant de couvrir le premier traitement. Ces produits arriveront au plus tard le 31 juillet, mais les premiers camions sont attendus entre le 22 et le 24 juillet 2025 ».
Auparavant, le Directeur National de l’Agriculture ainsi que le Directeur Général de l’OPV et de l’IER, sont intervenus pour donner plus de détails sur les dispositifs d’accompagnement et de suivi de la campagne agricole, du suivi de l’Appui-Conseil Renforcé aux Producteurs avec Accent sur les Engrais, entre autres. Pour terminer, le ministre de l’Agriculture a demandé aux exploitants agricoles de suivre les conseils agrométéorologiques, d’utiliser des intrants de qualité et d’appliquer les bonnes pratiques culturales pour l’atteinte des objectifs de production de la campagne agricole.
Alpha C. SOW– NOUVEL HORIZON
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