Depuis septembre 2025, une crise de carburant, particulièrement l’essence, sans précédent s’est progressivement installée au Mali, créant du coup une rareté du produit et une flambée exponentielle de son prix. Face à la situation, le gouvernement a multiplié les initiatives qui peinent à endiguer durablement la crise.
 » Même si nous devrions aller chercher du carburant avec des cuillères, nous le ferons », avait prévenu le Premier ministre à l’entame de la crise créée par les groupes armés terroristes qui avaient commencé à installer un blocus sur les routes d’approvisionnement du pays, en l’occurrence celle dénommée RN1 qui lie le pays au Sénégal. Sur cette voie, les terroristes avaient enlevé et brûlé des camions citernes transportant du carburant. Au regard de cette situation, le gouvernement a privilégié le corridor Abidjan-Bamako, même si le 21 septembre 2025, les terroristes avaient intercepté et brûlé sur cette voie un camion transportant du bitume, laissant derrière eux les cadavres des occupants (tous Ivoiriens) du véhicule. Ainsi, le 07 octobre 2025, le tout premier convoi dans cette nouvelle situation composé de près de 300 camions citernes en provenance de Côte d’Ivoire est arrivé à Bamako, sous escorte militaire. La semaine qui a suivi, un autre convoi similaire est entré à Bamako. Selon certaines sources, le dimanche passé, un autre convoi de centaines de citernes est arrivé dans la capitale. Ce qui a soulagé les populations de la capitale malienne.
Cependant, il ressort de certaines sources, que sur le corridor Abidjan-Bamako, d’autres citernes ont subi le même cas. En place de l’essence, le gas-oil commence à manquer dans les stations-services. Ce qui interpelle, fortement, les autorités qui multiplient les initiatives se résumant à des réunions.
Réunion d’urgence du comité interministériel
Le 14 octobre 2025, le Premier ministre a convoqué en urgence le Comité interministériel de gestion de crises et catastrophes en vue d’élaborer une riposte à la hauteur des enjeux. Ce plan d’action, validé dans un climat de mobilisation nationale, visait à restaurer l’approvisionnement, sécuriser les infrastructures, et protéger les populations. A l’issue de la réunion, d’ambitieuses mesures ont été adoptées : approvisionnement urgent des stations-service pour soulager les populations et éviter les ruptures prolongées ; sécurisation militaire des convois de carburant avec escorte armée et balisage des trajets ; soutien aux opérateurs économiques pour garantir la continuité des activités et éviter les licenciements ; démantèlement des circuits parallèles et spéculatifs qui alimentent la flambée des prix et la rétention illégale ; ouverture 24h/24 des stations stratégiques dans les zones critiques pour répondre aux besoins urgents.
En outre, le gouvernement envisage des réformes structurelles telles que la construction de nouveaux dépôts de stockage, la diversification des sources d’importation, la mise en place de stocks dynamiques, et le renforcement des capacités de raffinage.

Deux rencontres du ministre avec les opérateurs pétroliers
Le 13 octobre 2025, le ministre de l’industrie et du commerce, Moussa Alassane Diallo, a réuni les opérateurs économiques du secteur des hydrocarbures. C’était en présence du Directeur Général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCCC), du Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), de la Directrice Générale de l’Office malien des produits pétroliers (OMAPP), des représentants des chambres consulaires, et de ceux des organisations professionnelles du secteur.
Au cours de la réunion, tous les participants ont convenu de la nécessité d’une collaboration renforcée afin de garantir un approvisionnement régulier du pays et de préserver la stabilité des prix au bénéfice du consommateur malien. Le ministre Diallo a mis en garde contre trois dérives majeures qui avaient été observées sur le terrain à savoir la rétention injustifiée de stocks, la hausse non justifiée des prix à la pompe, la désinformation sur la situation d’approvisionnement du pays. Des constats qui sont de nature à semer la panique au sein des populations.
A peine trois jours après cette rencontre, le ministre est revenu à la charge en tenant une nouvelle réunion, le 16 octobre 2025. Cette réunion avait pour objectif de prendre toutes les mesures nécessaires afin de palier et cela, très rapidement, à la situation qui prévaut au Mali, et ce parallèlement aux actions en cours, de manière à résorber de façon considérable le déficit d’approvisionnement du Mali en hydrocarbures. Les acteurs, qui ont massivement répondu présents à la rencontre, se sont exprimés, et cela dans une dynamique de propositions de solutions rapides, efficaces et efficientes. Les propositions faites ont fait l’objet d’études dans le but ultime de trouver les solutions idoines. Après de profondes analyses, le ministre de l’Industrie et du Commerce a donné à nouveau un rendez-vous aux participants, cette semaine, pour une évaluation optimale des engagements pris.
A ce jour, la pénurie de carburant devient de plus en plus compliquée. Les populations en souffrent énormément. N’est-il pas temps que les autorités changent de fusil d’épaule pour la résolution du problème ?
Cyrille Coulibaly
Nouveau Reveil
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