En introduction, nous avons dit que les ressources naturelles constituent le seul actif des pauvres sur lequel on peut bâtir une stratégie de sortie de pauvreté. Nous avons dit que ces ressources naturelles ne sont que des potentialités qu’il faut transformer pour en faire des richesses. Mais ces richesses ne peuvent être facteurs de développement que par l’usage que l’on en fait.

Comment attirer des investisseurs avec un bouquet de produits miniers ? Quiconque veut comprendre le passé et façonner l’avenir aurait intérêt à examiner avec attention non seulement la pratique, mais aussi le cadre doctrinal qui le soutient. Ce qui explique la motivation du texte ci-dessous, qui n’est pas une politique minière du Mali, mais le cadre logique d’une stratégie globale intégrée de développement avec les ressources naturelles actif principal.
«Faire du sous-sol malien l’un des principaux contributeurs au développement économique et social»! Autrement dit, faire ce que de nombreux observateurs considèrent comme une malédiction, une bénédiction minière. Et cela d’autant plus que les ressources du sous-sol font partie des ressources naturelles que peut disposer un pays.
Au sens large, «les ressources naturelles désignent tout ce que l’homme peut tirer de n’importe quelle partie de l’univers pour s’en servir». Il s’agit de ressources que l’homme n’a pas créées, mais qui sont à sa disposition dans la nature. On peut citer, entre autres, pour les besoins actuels des Maliens, la terre, l’eau, la forêt, la flore, la faune, le soleil, le vent, les minerais, les hydrocarbures… Elles peuvent être classées en ressources renouvelables et non renouvelables. Mises à la disposition de l’homme par Dieu, elles ne sont que des potentialités.
Elles ne deviennent richesses que par notre travail. Cette richesse produite peut être une malédiction ou une bénédiction selon l’usage que nous en faisons. La malédiction des ressources naturelles résulte de la mauvaise gouvernance. Les cas de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Mali en disent long.
La RDC regorge par exemple 10 et 80% des réserves mondiales respectives de cuivre et de coltan. Mais en dépit de ces immenses richesses, 73% des Congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté (avec moins de 1,90 dollar US par jour) selon la Banque mondiale.
En 1980 et 2014, le revenu brut (RNB) par habitant mesuré en parité de pouvoir d’achat (PPA) a diminué de 56,4% (PNUD, 2015). La RDC est classée parmi les nations les plus corrompues au monde (156ème sur 176 en 2017) selon l’Indice de perception de la corruption de Transparency international. Plusieurs décennies de résurgence récurrente des tensions politiques et sécuritaires l’on placée dans un état permanent de fragilité.
S’agissant du Mali. En économie d’entreprise, le cas de l’État du Mali ne s’appelle pas faillite, mais banqueroute. Les systèmes d’éducation et de santé sont en lambeau. L’administration publique chargée d’appliquer la politique gouvernementale vit dans la misère. Les grèves des administrateurs civils, des magistrats, du personnel de la santé, etc., prouvent à suffisance la mauvaise gouvernance qui caractérise des gouvernants n’honorant jamais les engagements pris avec les partenaires sociaux.
Le cadre général d’emploi des ressources doit reposer sur les infrastructures, l’amélioration de la gouvernance, l’amélioration et l’augmentation des capacités de production de biens et services, éducation- formation-santé, emplois et revenus, l’amélioration du cadre et des conditions de vie et de travail du peuple, paix et sécurité. Et pourtant, selon Dramane Dembélé (ancien directeur général de la Géologie et des Mines du Mali, ancien ministre et deux fois candidat à la présidentielle en 2013 et 2018) en vingt (20) ans, le Mali a produit 1 000 tonnes d’or pour environ 40 à 50 milliards de dollars US. Donc, plus de dix (10) ans de recettes budgétaires de notre pays. Mais, cela n’a pas impacté positivement la vie des Maliens (eau, électricité, nourriture, santé, éducation…).
Pis, l’extrême pauvreté ne fait que s’accroitre au Mali. Quant à l’évolution de la pauvreté, selon les résultats de l’EMPOP 2015, il ressort que 47,2% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 177 000 F CFA par personne et par an. Au niveau des régions, l’ampleur de la pauvreté est plus élevée à Sikasso, à Mopti et à Ségou avec des incidences respectives de 65,1, 63,6 et 59,1%.
Parlant du secteur emploi, la revue fait ressortir que le taux de chômage au sens du BIT est passé de 8,2% en 2014 à 9,6% en 2015. Au cours de cette même année, la quasi-intégralité des emplois était dans le secteur informel, soit 96,4%.
En ce qui concerne le secteur des mines, il faut soutenir que le Mali a conservé son statut de pays conforme à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et de pays membre du processus de Kimberley. Ainsi, la valeur des exportations du secteur en 2015 a été de 987 milliards de francs CFA, représentant 67% de la valeur totale des exportations au Mali, soit 1475 milliards de F CFA, contre 918 milliards en 2014 avec une augmentation de 8%.
La problématique du développement implique nécessairement la transformation des structures. Le rôle de l’État, sujet privilégié de changement, se manifeste par sa capacité de susciter et de conduire la transformation des structures socioculturelles, économiques et politiques.
Lorsque l’État n’arrive pas à jouer le rôle d’incitation et de conduite du changement, il y a régression sociale. Dans un monde qui avance à la vitesse des techniques de l’information et de la communication, stagner est une régression au carré.
Source: «Debout Afrique !»

Source: L’Inter de Bamako



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