Dans la zone cotonnière de Kadiolo, les producteurs de coton font face à une nouvelle menace, l’apparition précoce des jacides, ces redoutables insectes ravageurs.
Cette situation s’ajoute à un contexte déjà tendu marqué par le retard dans le paiement des producteurs pour la campagne précédente et la pénurie persistante d’engrais.
Selon plusieurs sources locales, les jassides ont été signalés dans plusieurs champs, semant la panique chez les cotonculteurs. L’urgence est désormais de contenir la propagation de ces insectes, avant que la campagne ne soit gravement compromise. Approché par nos soins, Yacouba Koné, président des cotonculteurs de la zone de Kadiolo, a exprimé ses vives préoccupations. « La campagne 2025 débute sous de mauvais auspices.
Nous faisons face à plusieurs problèmes à la fois : le non-paiement intégral des arriérés de la dernière campagne, le manque d’engrais, sans oublier les défis liés à l’entretien des sols. » Il a toutefois salué les efforts des autorités pour régulariser progressivement les paiements dûs aux producteurs. Néanmoins, le manque d’engrais se fait cruellement sentir, notamment dans les champs semés en mai et au début du mois de juin, actuellement à la phase d’épandage. Concernant les jassides, Yacouba Koné confirme que plusieurs localités de Kadiolo sont déjà touchées. «Si rien n’est fait dans l’urgence, la campagne cotonnière risque d’être un échec total », a-t-il averti. Des stocks de produits phytosanitaires efficaces existeraient pourtant pour traiter les jassides. Mais selon le président Koné, leur distribution reste entravée par des polémiques. Il rappelle une rumeur ayant circulé l’an dernier à Kita, faisant état de décès liés à l’usage de ces produits. Une information jamais confirmée, mais qui a semé la méfiance parmi les producteurs. «Tous les produits phytosanitaires comportent des risques, s’ils ne sont pas utilisés conformément aux précautions indiquées. Malheureusement, certains ont exploité ces rumeurs à des fins personnelles, créant la confusion au détriment de toute la filière. » Face à cette situation critique, les cotonculteurs de Kadiolo appellent les autorités et les responsables de la Confédération des producteurs de coton à agir rapidement. Sans engrais ni produits anti-jassides disponibles à temps, beaucoup envisagent de renoncer au coton pour se tourner vers d’autres cultures. « Mieux vaut éviter de s’endetter », concluent-ils.
Par Drissa Togola
Source : Le Challenger
Lire l’article original ici.