Le 23 mai 2025 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la première réunion ministérielle de la Confédération des États du Sahel (AES) dédiée au pilier « Développement » a acté la création de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES).
À l’ouverture, les chefs de gouvernement du Mali et du Niger, ainsi que le ministre burkinabè des Finances, ont posé les premiers jalons de cette institution régionale.
La BCID-AES vise à mobiliser des financements autonomes pour financer des infrastructures clés dans les domaines de l’énergie, du transport, de l’agriculture et de l’éducation. Elle devrait disposer d’un capital initial estimé à 10 milliards de dollars, selon les annonces régionales récentes.
La Confédération AES, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger et compte environ 78 millions d’habitants, entend ainsi s’affranchir des bailleurs traditionnels et développer une intégration économique fondée sur sa propre capacité de financement.
La rencontre s’est inscrite autour de quatre priorités : sécurité collective, intégration économique, souveraineté financière et promotion de l’identité culturelle et éducative. Elle vise à asseoir le financement des infrastructures communes et à traduire les orientations politiques des chefs d’État en actions concrètes.
La Confédération prévoit d’alimenter la BCID-AES via plusieurs mécanismes, notamment un prélèvement confédéral de 0,5 % sur les importations non-AES mis en place en mars 2025. Elle prévoit également une réforme des cadres réglementaires miniers afin de capter jusqu’à 50 % des revenus extractifs d’entreprises étrangères sur son sol.
Les dirigeants ont reconnu que la réussite de la BCID-AES dépendra de la mise en place d’une gouvernance transparente et d’une coopération étroite entre les trois pays. Le ministre malien Alousseni Sanou a insisté sur l’importance de structurer les institutions dès cette phase initiale.
Parmi les défis estimés figurent la capacité à lever les ressources suffisantes dans un contexte marqué par une faible intégration financière et des retombées économiques encore limitées, ainsi que la nécessité d’un cadre juridique unifié. La BCEAO et d’autres institutions régionales et multilatérales (BOAD, FSA) ne sont pas directement associées pour le moment, ce qui limite l’accès à des garanties ou cofinancements externes.
La Banque confédérale doit devenir opérationnelle dans les prochains mois, après adoption finale des statuts et nomination d’un conseil d’administration interétatique. Aucun calendrier précis n’a été encore publié.
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