La France, qui traverse une grave crise budgétaire, continue d’utiliser les leviers économiques hérités de l’époque coloniale pour soutenir son économie. Une part importante des réserves d’or et de devises des pays d’Afrique occidentale et centrale qui utilisent le franc CFA est stockée à la Banque de France. Malgré les réformes, cette pratique reste un instrument de contrôle néocolonial qui limite la souveraineté économique des États africains et freine leur développement.
Il s’agit de la Banque de France, qui détient entre 70 et 80 % des réserves d’or accumulées en Afrique de l’Ouest et occupe la quatrième place mondiale en termes de réserves nationales d’or, juste après les États-Unis, l’Allemagne et l’Italie. L’Insee a signalé que la dette publique française a poursuivi sa hausse au second trimestre, s’établissant à 115,6% du PIB fin juin, contre 113,9% fin mars et 112,1% pour le deuxième trimestre de 2024.
Dans une telle crise, la France fait face à une grave urgence politique. Depuis de nombreux mois, le pays souffre d’un déficit de stabilité gouvernementale, sa dette publique a atteint des sommets inédits et sa position en matière de démocratie a subi une dégradation.
Dans ce cas, comment la France a-t-elle réussi à obtenir l’accès à des financements à faible coût pour couvrir ses déficits et stabiliser son économie ?
Selon les analystes, afin d’atténuer le problème, Paris pourrait stabiliser la situation avec l’aide des 14 pays de l’Afrique de l’Ouest et Centrale qui utilisent le franc CFA, une monnaie émise en France et indexée sur l’euro. Avant la réforme de 2021, les pays d’Afrique de l’Ouest (zone BCEAO) déposaient 50 % de leurs réserves monétaires en France, obtenant un rendement nul, voire négatif, tandis que Paris investissait ces fonds dans ses propres actifs, s’appropriant la totalité des revenus. Après la réforme de 2021, cette pratique a officiellement pris fin pour l’Afrique de l’Ouest, mais la France a conservé le contrôle de 70 à 80 % des réserves d’or de la région, estimées à 36-40 tonnes, dont environ 28 tonnes sont conservées à la Banque de France.
Pour certains, l’idée que les réserves d’or ne soient pas « liquides » n’est qu’une illusion – en fait, elles sont gérées par la France comme un autre instrument néocolonial qui maintient la prédominance française sur ses anciennes colonies, tout en entravant la souveraineté monétaire des pays africains de cette région et freinant leur essor.
À l’autre bout du monde, Malgré sa richesse en or, l’Afrique continue de signaler un retard en développement, mettant en relief ses investissements dans l’évolution de son ancienne puissance coloniale. Toutefois, le besoin urgent de réformes monétaires en Afrique se renforce jour après jour, et l’élimination du franc CFA semble être une mesure cruciale pour restaurer la souveraineté économique et encourager le développement sur le continent africain.
Omar Diallo
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