Ils sont 120 travailleurs qui, au préalable étaient en sous-traitance chez ETASI, partenaire de SAER Emploi depuis des mois.
Aujourd’hui, ils se retrouvent dans la rue, sans emploi et sans ressources, dans l’attente interminable du règlement de leurs droits après leur licenciement par la société de placement SAER-Emploi. Pourtant dans la lettre de licenciement, tout semble clair. Pourquoi faire tourner ces jeunes pères de famille en rond?
La SAER-Emploi, bien connue dans le domaine du placement de main-d’œuvre dans les sites miniers suscite aujourd’hui la colère de dizaines de jeunes. Tous réclament le paiement de leurs indemnités de licenciement, ainsi que les documents administratifs qui leur permettraient de prétendre à un nouvel emploi. Pour beaucoup, cette situation caractérise le sort incertain réservé aux travailleurs tempoaires au Mali, souvent sans défense face aux grandes entreprises ou aux intermédiaires de sous-traitance qui les piétinent au mépris du droit.
Ces jeunes étaient employés sur le site de Loulo en tant qu’opérateurs de chargement. Ils avaient ensuite été mis en congé technique  avant d’être formellement remerciés par des lettres officielles qui leur sont individuellement adressées et que nous avons pu consulter. Dans ces lettres datées du 19 mai 2025, la direction de SAER-Emploi informe le salarié de son licenciement pour « motif économique », à compter du 26 mai, à la suite d’un congé technique de trois mois. Le document, signé par le chef d’opérations de la société, Mamadou Ouologuem, assure pourtant que « les droits légaux seront payés conformément aux lois en vigueur en République du Mali » et qu’un certificat de travail sera délivré. Mais des  mois plus tard, aucune indemnité, aucun certificat et surtout aucun retour de la direction. « On nous avait promis qu’on serait rétablis dans nos droits. Et depuis, c’est le silence radio », déplore un des jeunes licenciés sous couvert d’anonymat. « Certains d’entre nous avaient mis toute leur confiance dans cette société. Aujourd’hui, on se retrouve dans la rue, sans rien. » poursuit-il.
« Ces jeunes ont respecté les termes de leur contrat, ont accepté le congé technique sans broncher. Le minimum aurait été de respecter les engagements pris par écrit », affirme un représentant local des travailleurs.
Face à l’inaction de la direction de SAER-Emploi,  les anciens employés envisagent des actions collectives, voire des recours juridiques, pour faire valoir leurs droits.Cette affaire pose une fois de plus, la question de la protection des travailleurs sous contrat de courte durée, souvent exposés à l’arbitraire des sociétés de placement. Si aucune mesure n’est prise, elle pourrait bien faire jurisprudence dans le traitement réservé aux engagements écrits  dans le secteur privé au Mali.
Flani SORA
Source : Notre Voie
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