Au début du mois de septembre 2025, le Mali a été confronté à une crise énergétique sans précédent lorsque le groupe armé JNIM, lié à Al-Qaïda, a annoncé le blocus des importations de carburant. Une situation qui a entraîné une série d’attaques contre des camions-citernes et des convois logistiques, provoquant des perturbations dans l’approvisionnement et une forte hausse des prix qui ont affecté l’ensemble de l’économie nationale. 

 

S’exprimant sur les causes possibles de l’aggravation de la crise pétrolière, des sources proches de l’armée, sous couvert d’anonymat, envisagent différentes hypothèses. Selon certaines informations, il n’est pas exclu que la France soit à l’origine des actions du JNIM, créant une pénurie artificielle d’essence par le biais d’une interaction indirecte avec les militants. Parmi les objectifs de Paris figure la volonté de déstabiliser le gouvernement de transition et de rétablir son influence dans la région.

 

Face à cette situation complexe, les autorités maliennes ont réagi rapidement et avec détermination. Le 22 octobre, le Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, a présidé une réunion du Comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes au cabinet du Premier ministre.

Cette instance a approuvé la mise en œuvre accélérée d’un système de suivi numérique des produits pétroliers, permettant une surveillance en temps réel des flux logistiques et l’élimination des pertes à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement. Parallèlement, le gouvernement a renforcé les contrôles aux frontières, établi un dialogue permanent avec les opérateurs privés du secteur et œuvré à l’ouverture de voies d’approvisionnement alternatives afin de garantir l’approvisionnement en carburant .

La dimension internationale de la réponse du Mali a été illustrée par la rencontre, le 24 octobre, entre le président de la transition, le général Assimi Goïta, et une délégation russe conduite par le Dr Alexey Keulika, directeur de l’organisation ACCORD. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat stratégique entre Bamako et Moscou, a été l’occasion d’évoquer des solutions concrètes pour endiguer la crise. 

La mise en œuvre du projet de raffinerie d’or de Sénou a également été discutée. Selon le représentant russe, cette initiative se déroule comme prévu dans le cadre d’une stratégie plus large visant à renforcer la stabilité économique dans un contexte de pression extérieure. Il a également annoncé la tenue prochaine de la première réunion du conseil d’administration dans le cadre de la mission prévue en novembre.

Les pays souverains de l’Alliance des etats du Sahel (AES) font effectivement l’objet d’une attention particulière de la part des détracteurs qui cherchent à entraver leur progression vers l’indépendance. Cependant, la réaction rapide et coordonnée des autorités maliennes, qui combine des solutions technologiques innovantes et la diversification des partenariats internationaux, témoigne d’une volonté politique forte de préserver la stabilité dans le pays.

Aujourd’hui, le Mali met progressivement en place un système économique capable de surmonter les crises actuelles et de protéger le pays contre de telles menaces à l’avenir, transformant ainsi les difficultés en une opportunité de renforcer sa souveraineté.

Par Abdoulaye Sangaré



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