Plus de 34,7 milliards de francs CFA ont été collectés au Mali grâce au fonds de soutien patriotique, mis en place il y a quelques mois. Sur cette enveloppe, 24 milliards seront consacrés au secteur de l’énergie, principalement pour l’entretien des centrales et l’achat de carburant, selon les autorités. Mais cette décision suscite des interrogations.
À Bamako, Kayes et Ségou, les avis sont partagés quant à l’utilisation des 24 milliards de francs CFA issus du fonds de soutien patriotique. Pour certains citoyens, il est temps d’investir dans une solution durable à la crise énergétique. D’autres, en revanche, estiment que l’urgence prime, et qu’il faut répondre aux besoins immédiats.
« Il serait mieux d’investir cet argent-là pour se créer une centrale solaire, acheter des panneaux pour pouvoir prendre en charge une localité ou l’entretien des barrages », estime un citoyen. « La technologie des panneaux, ce n’est pas encore maîtrisé, ça c’est un problème. Si on peut utiliser ça pour payer du carburant et réparer les installations hydroélectriques déjà en panne, moi je pense que ce serait une bonne chose », recommande un autre. « Nous avons le soleil suffisamment. Quand on va vers l’énergie solaire, c’est ce qui est mieux », préconise un troisième intervenant.
Préserver les ressources disponibles
Aboubacrine Maiga, spécialiste en énergie à AGETIC, a un avis nuancé sur la question. Il n’exclut pas l’idée d’aller vers des solutions à long terme. Toutefois, il estime que pour l’heure, l’idéal serait d’acheter du carburant et d’entretenir les moyens que nous utilisons.
« La grande partie de notre production est basée sur les centrales thermiques », rappelle l’expert. « Nous sommes obligés, pour moi, de maintenir ces centrales-là d’abord, de les entretenir et en même temps de chercher à aller vers des centrales hydroélectriques ou des centrales telles que le soleil, le vent, etc », soutient Aboubacrine Maiga. Donc pour le spécialiste, « c’est des projets à long terme. Maintenant, dans l’immédiat, c’est vraiment d’entretenir ce qu’on a ».
Par ailleurs, le spécialiste souligne qu’il est essentiel pour le pays d’amorcer une transition vers les centrales hydroélectriques, afin que les délestages ne soient plus qu’un souvenir du passé pour les Maliens.
Source : Studio Tamani
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