L’exploitation du lithium, minerai précieux surnommé « le nouvel or blanc» de notre époque devrait, en principe, permettre à notre pays, de faire grimper les recettes d’exportation. Et, contribuer à booster l’économie nationale dans les années à venir. Mais tout dépend de comment ce patrimoine national sera géré, car c’est une question de gouvernance vertueuse et ambitieuse.
Dans l’univers minier du Mali, un chapitre majeur est en train de s’écrire avec la découverte du lithium, en plus des autres ressources minières dont regorge son sous-sol.
La mine de lithium de Goulamina, Lithium du Mali SA, en coexploitation avec la société chinoise Ganfeng Lithium, est la première mine de lithium, inaugurée le 15 décembre 2024. Considérée comme la plus grande mine de lithium d’Afrique de l’Ouest, en termes de capacité de production, elle entend produire 500.000 tonnes de concentrés de spodumène. Elle se positionne comme la cinquième plus importante au niveau international.
Elle va générer environ 250 milliards FCFA pour les entreprises maliennes.
La deuxième mine de lithium, Bougouni Mining SA, attend d’être inaugurée.
La troisième mine de lithium de 21 millions de tonnes, exploitable à ciel ouvert, a été découverte à Foulaboula, toujours à Bougouni. Son exploitation est confiée à Future Minerals-SARL. L’exploitation des gisements de lithium disséminés à travers le Mali fait partie des projets emblématiques des autorités de la Transition. Celui-là est en train de devenir une ressource aussi stratégique que le pétrole au siècle dernier.
Cette matière première est essentielle à la fabrication des véhicules électriques, des smartphones, des ordinateurs portables, mais aussi à des systèmes de stockage d’énergies, indispensables à la transition énergétique.
En proie à la crise énergétique, notre pays trouvera ainsi une solution alternative grâce aux panneaux solaires connectés aux batteries lithium. La plupart des centres hospitaliers universitaires en font déjà l’heureuse expérience, tant à Bamako que dans les capitales régionales. Elle pourrait être étendue aux administrations publiques et aux unités de productions industrielles privées.
Dans l’industrie militaire, le lithium entre dans la composition d’alliages avancés pour l’aéronautique ou l’armement.
A mesure que les économies du monde cherchent à se décarboner et à se détacher des énergies fossiles, la demande mondiale en lithium explose.
En 2022, son prix a culminé à plus de 80.000 dollars la tonne.
En octobre 2024, le prix du kilo flirtait avec 18 82 dollars US. Le lithium, nouvelle poule aux oeufs d’or, devrait générer au profit de l’Etat malien, un premier chiffre d’affaires estimé à 680 milliards de FCFA.
Produire du lithium est bien, mais fabriquer localement des batteries, en assurant une chaîne de valeurs ajoutées, est meilleur. Pour ce faire, la création d’un institut de lithium et de recherches est un impératif, car le capital humain a besoin de connaissances scientifiques et technologiques solides.
Mohamed Koné
Source : Le Challenger
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