Depuis plusieurs semaines, le Mali traverse une période de tension sans précédent dans l’approvisionnement en hydrocarbures. Les files interminables devant les stations-service, la spéculation sur les prix et l’inquiétude généralisée dans la population sont devenues le reflet d’une situation complexe et préoccupante. Mais derrière cette crise énergétique, se profile un enjeu bien plus profond : une tentative manifeste de déstabilisation, comme l’a clairement affirmé le Premier ministre, le Général de Division Dr Abdoulaye Maïga.
Bamada.net-Lors de la réunion du Comité Interministériel de Gestion de Crises et de Catastrophes (CIGCC), tenue le mardi 21 octobre 2025 à la Primature, le Chef du Gouvernement a une nouvelle fois pris la mesure du problème. Cette instance, créée pour coordonner la réponse de l’État face aux situations d’urgence, s’est penchée sur le plan d’action stratégique relatif à la crise des hydrocarbures, notamment sur le dispositif de traçage et de dispatching des camions-citernes à travers le territoire national.
Le ton du Premier ministre n’a laissé place à aucune ambiguïté : les récentes attaques ciblées contre les citernes transportant du carburant ne relèvent pas du hasard. Elles obéissent à une logique d’obstruction économique, visant à asphyxier le pays et à saper la confiance entre l’État, les opérateurs économiques et la population.
« Ce changement de mode opératoire est une tentative de déstabilisation », a martelé le Général Maïga, visiblement déterminé à ne pas laisser les ennemis de la Nation atteindre leurs objectifs.
Une riposte coordonnée et déterminée
Conscient que le carburant constitue le poumon de l’économie nationale, le Gouvernement de transition a immédiatement mis en branle une riposte intersectorielle. Le Comité de gestion de crise, sous la direction du Premier ministre, a défini des mesures urgentes pour assurer le rétablissement rapide du circuit d’approvisionnement. Parmi ces mesures figurent :
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Le renforcement du dispositif de sécurité sur les axes routiers stratégiques, notamment ceux reliant Bamako aux zones d’importation et de transit du carburant ; 
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La mise en place d’un système de traçage en temps réel des camions-citernes pour garantir la transparence et prévenir toute interception illicite ; 
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Un dispatching coordonné par zones (Bamako, régions, stations-service) afin de répartir équitablement les ressources disponibles ; 
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Et enfin, des actions prioritaires de ravitaillement à destination des régions de Ségou et Mopti, où la tension sur le carburant se faisait particulièrement sentir. 
La prochaine réunion du Comité est déjà programmée pour ce mercredi 22 octobre, signe de la vigilance et de la réactivité du Gouvernement.
Les opérateurs pétroliers entendus et soutenus
Dans la même dynamique, le Premier ministre a accordé une audience au Groupement malien des professionnels du pétrole (GMPP). Cette rencontre, la seconde en moins d’une semaine, a été l’occasion d’un échange franc sur les difficultés rencontrées par le secteur. Le Président du GMPP, Ibrahim Touré, a salué l’écoute du Gouvernement tout en appelant ses pairs à la résilience et à la solidarité nationale.
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Les professionnels du secteur ont soumis plusieurs propositions concrètes :
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le renforcement de la sécurité des véhicules et des chauffeurs, souvent pris pour cibles ; 
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la prise en charge des dommages matériels et humains causés par les attaques ; 
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et la garantie de continuité des activités économiques malgré le contexte difficile. 
Le Général Abdoulaye Maïga, fidèle à son style direct et pragmatique, a répondu avec une phrase qui résume toute sa vision :
« Vos problèmes sont nos problèmes. Nous faisons face ensemble. »
Il a tenu à rappeler que le Gouvernement agit sans relâche pour éviter la paralysie du pays, tout en exprimant une pensée émue pour les civils et militaires tombés dans cette lutte contre les ennemis du progrès.
Une guerre économique sous couvert de sabotage
L’analyse du Premier ministre ne souffre d’aucune contestation : la crise actuelle dépasse largement le cadre d’une simple pénurie conjoncturelle. Elle s’inscrit dans une guerre hybride, où l’économie devient un champ de bataille. Les attaques contre les convois de carburant ne visent pas seulement à créer une tension logistique — elles cherchent à miner la stabilité sociale, à provoquer la colère populaire et à affaiblir la transition en cours.
Mais le peuple malien, fort de son expérience et de sa résilience, a prouvé à maintes reprises qu’il sait faire bloc autour de ses institutions dans les moments critiques. Et c’est précisément cette unité nationale que le Premier ministre veut préserver.
La vigilance comme mot d’ordre
Face à ce contexte tendu, le message du Chef du Gouvernement est clair : la vigilance et la cohésion doivent primer sur la panique et la division. Le Mali, aujourd’hui engagé dans une profonde refondation, ne peut se permettre de céder à la manipulation ni à la peur.
Cette crise, aussi grave soit-elle, sera surmontée. D’autant plus que les forces de défense et de sécurité, appuyées par le Gouvernement et les acteurs du secteur pétrolier, sont déterminées à neutraliser toute tentative d’entrave au ravitaillement du pays.
En définitive, le Premier ministre Abdoulaye Maïga incarne, dans ce dossier, une posture à la fois ferme et lucide. Il comprend que derrière les citernes incendiées et les camions bloqués se cache une guerre silencieuse : celle de la souveraineté énergétique et de la stabilité nationale.
Et c’est à ce prix, celui de la détermination collective, que le Mali triomphera encore une fois des manœuvres de déstabilisation.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
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