A travers une conférence de presse tenue le 19 juillet 2025, le Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement Privé Catholique (SYNTEC) a lancé un cri du cœur pour le redéploiement des enseignants du privé catholique après l’arrêt des subventions de l’État pour eux.
En effet, après 53 ans de partenariat où l’État subventionnait 80 % des salaires des enseignants du fondamental et du secondaire de l’enseignement privé catholique, le partenariat fut rompu par l’État. Après cette rupture de contrat, l’enseignement privé catholique, aussi, pour faute de moyens financiers, a décidé de faire une refondation de ses organes et de son système. Chose qui affectera profondément les enseignants du privé catholique et qui aboutira à la fermeture de certaines écoles. C’est pourquoi les enseignants du privé catholique ont tenu à faire cette conférence de presse pour recevoir de l’aide afin de ne pas être les laissés-pour-compte.
Au cours de leur conférence, les enseignants du privé catholique ont démontré que l’enseignement catholique privé (EPC), après cette rupture de subvention, proposerait des rémunérations dérisoires malgré des exigences et des qualifications équivalentes.
« L’absence de revalorisation réelle, le sentiment de non-reconnaissance des efforts fournis et le stress engendré par la non-régularité des salaires, auxquels s’ajoute un climat de méfiance : les enseignants qui revendiquent leurs droits ou participent à des mobilisations sont très souvent victimes de marginalisation et de représailles. Le dialogue social constructif rencontre d’énormes barrières, la répugnance pour le syndicalisme est affichée jusque dans les contrats de travail », a laissé entendre le SYNTEC.
Lors de la conférence, les enseignants du privé catholique ont exprimé qu’eux, soucieux de leur avenir d’enseignants menacé, n’ont d’autre choix que de fuir la triste réalité d’un système très rigide, stressant, très instable financièrement et non reconnaissant qui s’imposera à eux. Ils ont aussi souhaité à l’unanimité que l’État malien veuille entendre leur cri de désespoir et les redéployer dans la fonction publique, en vue de la poursuite de leur mission d’éducation pour le bien de tous.
Au cours de cette conférence de presse, les enseignants du privé catholique ont aussi mentionné la précarité dans laquelle ils travaillent sur le plan financier. « Pendant que la valeur du point indiciaire, qui est de 400 FCFA, passera bientôt à 422 FCFA, l’on voudrait ramener la nôtre à celle des années 1980, soit un recul de plus de 40 ans. On exige de nous l’excellence en permanence sans nous offrir la décence pour autant », a regretté le SYNTEC.
Il est ressorti au cours de la conférence que des écoles de l’enseignement catholique seront bientôt fermées définitivement à Togo, Somo, Dyou, Karangasso, Sanzana, Fatiana, et des enseignants laissés à leur propre sort.
« Aujourd’hui, il est douloureux et incompréhensible que nous puissions tous assister dans le silence au licenciement de tous les enseignants de l’enseignement privé catholique du Mali, au prétexte de motif économique. Encore dans quelques semaines seulement, ces hommes et femmes résilients, piliers de la transmission du savoir, seront les victimes d’une indifférence qui ne devrait plus avoir sa place dans une nation qui aspire tant à sa souveraineté, au progrès, à la justice et au respect de la dignité de ses filles et fils », a laissé entendre le SYNTEC.
Il continue en ces termes : « Voici qu’après des décennies de loyauté, de dévouement, de responsabilité parfois écrasante, en lieu et place de toute reconnaissance, de considération et de recherche de mesures d’accompagnement ou d’un plan de redressement sain, les enseignants de l’EPC courent le risque d’être largués avec brutalité au milieu de nulle part. »
Le SYNTEC, dans son discours, a mentionné que pourtant, les enseignants du privé catholique travaillent sans relâche, sans broncher, et que ce sont ces deux dernières années qui ont fait que les habitudes de leur travail soient contrariées, face à la réclamation de leurs droits fondamentaux, qui sont les arriérés de salaires, d’allocations familiales, de droits à l’AMO, de prime d’ancienneté et d’ajustement de l’âge de départ à la retraite.
Pour finir, les enseignants du privé catholique ont lancé un appel aux Maliens tout en leur indiquant que les laisser sans emploi ou avec un salaire actuel réduit probablement au quart, ce serait la décadence de la noblesse de cette institution et la fragilisation ipso facto de l’Éducation.
Tioumbè Adeline Tolofoudié
Source : Le PAYS
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