Notre pays a célébré, ce dimanche 10 août 2025, la Journée africaine de la décentralisation et du développement local, instituée par l’Union africaine. Elle a été l’occasion pour les partenaires et les décideurs politiques de réaffirmer leur engagement pour une gouvernance de proximité, inclusive et équitable, plaçant les populations vulnérables – et particulièrement les enfants au cœur des priorités nationales.
Placée sous le thème : « Construire des communautés résilientes par la décentralisation inclusive et le développement équitable », la célébration de cette journée a mobilisé des acteurs des collectivités territoriales, des partenaires techniques et financiers ainsi que des décideurs politiques.
S’exprimant à l’occasion, le représentant des partenaires techniques et financiers, non moins responsable de l’UNICEF, Pierre NGOM, a indiqué que le thème s’inscrit parfaitement dans la mission de tous les partenaires et cadre avec le programme « Communes Amies des Enfants ».
Ce programme, lancé au Mali en avril 2023 avec l’appui de l’UNICEF, a démarré dans 30 communes en 2024.
Il vise à renforcer les compétences des élus locaux pour qu’ils puissent mieux répondre aux besoins de leur population, en améliorant les services sociaux de base.
« Les habitants de vos communes vous ont confié un mandat précis. Mandat au cours duquel les enfants naîtront, apprendront à marcher, à parler, iront à l’école. D’autres passeront de l’adolescence à la vie citoyenne.
À chaque étape, aucun d’eux ne doit être laissé de côté. L’enfant, surtout le plus vulnérable, doit être considéré comme un usager du service public ayant droit à un service de qualité et adapté à ses besoins », a déclaré le responsable onusien.
Selon lui, la proximité des élus est un atout pour « comprendre les réalités locales, dialoguer avec les familles, innover pour répondre aux besoins concrets de vos administrés ».
En plaçant l’enfant au cœur des stratégies de décentralisation, le Mali construit des communes plus fortes, plus véritables et mieux préparées aux filles, a indiqué M. NGOM, surtout que le pays est l’un des premiers signataires de la Convention relative aux droits de l’enfant.
A sa suite, le représentant du Premier ministre, Moussa BANE, a souligné que cette journée symbolise l’engagement partagé pour le progrès et la cohésion sociale et est un moment clé dans le « renforcement de la gouvernance participative et de la proximité entre l’État et les collectivités territoriales ».
Le thème retenu cette année est, selon M. BANE, profondément ancré dans les aspirations de l’Agenda 2063, qui appelle à une Afrique pacifique, prospère et intégrée où les collectivités territoriales jouent un rôle central dans la conduite d’un développement centré sur les personnes vulnérables.
Puis, il a rappelé que la célébration de cette année vise à promouvoir des populations résilientes et justes en vue d’assurer le bien-être de la population locale, constituant ainsi « un cadre de stimulation, de dialogue et de partage de pratiques innovantes issues de la décentralisation ».
Les collectivités au cœur du développement local
Le Conseiller technique, Moussa BANE, a ensuite a souligné que la présente édition intervient dans un contexte marqué par la réussite du processus de réorganisation administrative et territoriale intervenue en 2023 dans notre pays, illustrant « l’adhésion des populations à la politique nationale de décentralisation avec la création de 815 communes, 19 régions et le district de Bamako restructuré ».
Selon lui, « les collectivités territoriales ont réalisé de 2002 à nos jours environ 25 000 projets pour un coût global de 400 milliards de francs CFA, soit environ 1 000 projets par an dans les domaines des infrastructures et équipements, de l’éducation, de l’hydraulique, de la santé, des équipements marchands, etc. ».
En dépit de ces avancées, M. BANE a averti : « la route vers un développement territorial pleinement inclusif reste semée de défis. Les disparités régionales, la gestion durable des ressources et l’accès équitable aux infrastructures de base exigent une vigilance constante et un engagement renouvelé de toutes et tous. »
Rappelant que la résilience des populations s’appuie sur la capacité d’adaptation, il a exhorté les élus locaux à « faire preuve de plus d’imagination en vue de créer des conditions propices à la promotion de la démocratie locale et à la réactivité du secteur public rapprochant les services de base aux citoyens » et à « agir en faveur de la protection des populations vulnérables et de l’autonomisation économique ».
Tout en reconnaissant la croissance du rôle des collectivités territoriales dans la lutte contre les inégalités structurelles, il a cependant révélé que ces entités ont des difficultés liées à l’insuffisance de ressources humaines, financières et matérielles pour répondre à toutes les sollicitations des populations locales.
« Il est donc urgent de renforcer la décentralisation en tant que fondement d’une gouvernance responsable, inclusive et innovante », a déclaré le représentant du Premier ministre.
Pour guider les réflexions, quatre sous-thèmes ont été débattus : « renforcer la cohésion sociale et l’inclusion pour l’équité historique » ; « autonomisation localisée pour exploiter la démographie des femmes et des jeunes » ; « infrastructure et politique durable pour un développement territorial harmonieux » ; « communes résilientes amies des enfants dans une perspective de développement local durable ».
PAR SIKOU BAH
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Source : Info Matin
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