Très peu de Maliens savent aujourd’hui ce que font réellement certaines structures censées soutenir le développement économique du pays. Parmi elles, le Fonds de Garantie pour le Secteur Privé (FGSP) se distingue tristement par son silence, son inaction et son opacité. Pourtant, ce fonds a été mis en place pour un rôle crucial : soutenir le financement des entreprises privéesen particulier les PME et les jeunes entrepreneurs, en facilitant leur accès au crédit bancaire.

Mais où est passé le FGSP dans un contexte où le secteur privé malien se meurt à petit feu ? Alors que les entreprises locales font face à des difficultés de financement chroniques, à une inflation galopante, à des charges insupportables et à un environnement économique instable, le Fonds est aux abonnés absents. Le constat est amer : aucune initiative majeure, aucune stratégie lisible, aucun accompagnement structurant, alors même que le pays traverse une période critique.

Dans les pays voisins, des structures similaires multiplient les actions : garanties actives sur les crédits, soutien à l’innovation, financement d’urgence post-COVID, partenariats avec les banques, appui aux femmes entrepreneures, ou encore programmes spéciaux pour les start-up. Mais au Mali, le FGSP semble figé dans une routine administrative déconnectée des réalités du terrain. Ce fonds, censé porter l’élan du secteur privé, ressemble davantage à une coquille vide qu’à un véritable levier économique.

Et pourtant, il continue de bénéficier chaque année d’un budget, alimenté par les finances publiques, alors que ses résultats concrets restent invisibles pour la majorité des Maliens. Combien d’entreprises ont été réellement accompagnées ? Quel impact mesurable le fonds a-t-il eu depuis sa création ? Le silence est assourdissant, les rapports d’activités confidentiels, les résultats peu convaincants.

Le secteur privé malien n’a pas besoin de structures fantômes, mais d’acteurs engagés, visibles, innovants et présents sur le terrain. Il est temps que des comptes soient demandésSoit le FGSP se réinvente, soit il doit céder la place. Car le pays ne peut plus se permettre de financer des institutions budgétivores aux résultats inexistants.

Quand une structure censée garantir le financement des entreprises échoue à créer de la confiance, de la lisibilité et de la dynamique autour d’elle, elle devient un poids mort, un énième maillon faible dans une chaîne économique déjà fragilisée.

À défaut de mouiller le maillot, qu’elle libère le vestiaire.

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Abdourahmane Doucouré

Source : La Sirène



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