Le jeudi 16 octobre 2025, s’est ouverte à Bamako, la 3ème édition des Journées Ouest Africaines de l’audit Interne (JOAAI).

Un rendez-vous qui a duré deux jours au cours desquels le curseur a été mis sur les stratégies d’audit interne dans l’administration, les banques, assurances et organismes de sécurité sociale, notamment. Innovation majeure, les participants n’ont pas laissé passer cette belle opportunité pour passer à la loupe les stratégies d’audit interne dans les projets de développement.

Placée sous le haut parrainage du Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali, la cérémonie d’ouverture de la 3è édition des Journées Ouest-Africaines de l’Audit Interne (JOAAI) a été présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo.

« L’audit interne, levier de performance et de durabilité des organisations publiques et privées », tel était le thème de cette rencontre sous-régionale qui a réuni des auditeurs internes, experts, représentants d’institutions venus de plus de 15 pays africains. Cela témoigne, pour parler comme les organisateurs de l’événement, «des enjeux cruciaux de la bonne gouvernance », de la nécessaire transparence et de la performance organisationnelle dont le continent africain a tant besoin de consolider.

C’est avec «une immense joie et fierté », que la Présidente du comité d’organisation Mme Kadiatou Konaté, a souligné la mobilisation exemplaire de l’Association des Contrôleurs, Inspecteurs et Auditeurs du Mali (ACIAM) avant de souhaiter la toute cordiale des bienvenues aux délégations venues des pays membres de l’UEMOA, mais aussi des « républiques sœurs du Ghana, d’Angola, de Mauritanie, du Maroc, de Guinée, du Malawi, et des organisations sous-régionales comme l’UEMOA, la BOAD». La présidente de l’ACIAM, Mme Hawaly Koné, a placé l’événement sous le sceau de la transformation structurelle de la profession d’auditeur interne. Elle a défendu une vision moderne et futuriste de l’audit interne. « Au-delà du simple contrôle, la fonction d’audit interne, en tant que 3eme ligne de défense, à côté de l’organe de gouvernance et du management, est un partenaire stratégique de l’organisation… L’auditeur interne d’aujourd’hui n’est donc plus qu’un contrôleur, il est un conseiller, un facilitateur, un bâtisseur de confiance » a-t-elle martelé. Mme Hawaly, de reconnaître que « c’est tout le sens de ces journées », qu’elle a qualifiées de moment de partage d’expériences entre professionnels de divers horizons, d’apprentissage mutuel et d’enrichissement collectif. Elle a par ailleurs, salué le «dynamisme de la communauté des auditeurs », sans toutefois oublier d’appeler ses pairs à « consolider cet élan ». La présidente de l’ACIAM s’est réjouie de l’appui des « partenaires techniques et financiers, notamment la CANAM, l’AMRTP, l’INPS, UEMOA, BOAD, la BMS, le PMU-Mali, la CCIM, les Aéroports du Mali ». L’auditeur interne est une clé qui ne doit pas manquer au puzzle pour l’avenir de l’Afrique. C’est pourquoi le président de l’Union des Instituts d’Audit Interne de l’Afrique de l’Ouest (UIAI-AO) Octave Goh-Bi, a décliné le programme des échanges, structurés autour de quatre groupes professionnels thématiques : Audit dans l’administration publique, Culture, éthique et professionnalisme, Audit dans les banques, assurances et sécurité sociale, Audit dans les projets de développement. Pour sa part, le représentant du parrain, le ministre de l’industrie et du commerce, Moussa Alassane Diallo, a vivement manifesté son enthousiasme de répondre présent au nom du chef de l’État. Il a ensuite encouragé les participants à des échanges féconds, pour aboutir à des résolutions fortes.

Des résolutions pour gagner le pari de la bonne gouvernance

A l’issue des travaux, le vendredi 17 octobre 2025, les participants ont adopté une panoplie de résolutions en présence du ministre de l’industrie et du commerce Moussa Alassane Diallo.

La rencontre de Bamako a abouti à une panoplie de résolutions. Sur le renforcement du « rôle stratégique » de l’audit interne, les participants estiment que l’audit interne doit être « un levier de performance, de durabilité et de résilience des organisations », notamment dans les secteurs publics et financiers. Ils ont aussi conseillé, l’adoption, l’appropriation et la mise en œuvre « effective » dans les secteurs public et privé, des nouvelles normes IIA 2024. À cet effet, ils ont plaidé pour la « formation » et « l’adaptation » des pratiques.

S’agissant de la professionnalisation de la gouvernance publique, ils ont préconisé la « promotion » des comités d’audit au sein des conseils d’administration comme outils de transparence et de redevabilité. Il s’est aussi agi de la « synergie entre audit interne, contrôle interne, gestion des risques et conformité ». Sur ce point, il les participants ont soulevé la nécessité de renforcer la collaboration interfonctionnelle pour une meilleure performance organisationnelle. Ce n’est pas tout. Ils ont aussi recommandé l’utilisation des cadres COSO 2013 et COSO ERM 2017 pour structurer les dispositifs de contrôle. Autre point phare, la lutte contre la fraude, la corruption et le blanchiment. La présentation a été faite par Leonelmo SANTOS SA.

Le présentateur a surtout rappelé les rôles et défis de l’audit interne face à la fraude, la corruption tout en étayant sa présentation par un rapport de l’Union africaine, qui estime que «près de 53 mille milliards FCFA quittent le continent illégalement à cause de la corruption, de la fraude fiscale et du blanchiment d’argent». Cela demande de renforcer les dispositifs de conformité, notamment dans le secteur bancaire (UEMOA) et les marchés publics. La digitalisation, cybersécurité et intelligence artificielle ont été aussi passées en revue, il s’agit à ce niveau d’intégrer les enjeux technologiques dans les missions d’audit avec des matrices de risques adaptées. Un appel à une approche cohérente pour assurer durabilité et conformité dans les organismes de protection sociale a été lancée, tout comme la nécessite d’appuyer les réformes de l’audit interne dans les administrations publiques en s’inspirant des bonnes pratiques UEMOA.

Après la 3è édition de Bamako, cap sur les 24 et 25 septembre 2026 à Lomé, pour les 4è JOAI. Le logo de l’édition a été dévoilé aux participants en présence du ministre de l’Industrie et du commerce du Mali, qui a salué la « qualité » des travaux et le franc succès de la rencontre

Source : Le Challenger



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